Paris, Singapour, même combat...
Pourquoi je n'aime pas les transports (en commun ou individuels) a Singapour.
Cela peut sembler assez similaire à ce que l'on peut trouver à Paris, mais cela ne
coûte rien de le dire: à Singapour, il y a plusieurs moyens pour se déplacer :
l'équivalent du métro : le MRT, les bus et les taxis. Autre pays, autre culture, autre
système politique, autre plein de choses et les mêmes réactions bien petitement
humaines, bien fatigantes. Les êtres humains sont les êtres humains...
Le MRT
"Kesskesaveudir', AIMERTE ??" devez-vous
vous demander, l'air hagard de celui-qui-ne-sais-pas (j'ai pas dit ignare). Tout
simplement : Mass Rapid Transport.
Ca jette, non ? Détaillons :
- Mass : pour sur, y a du monde dans ces métros ultra-modernes,
ultra-propres, ultra-efficaces (pas de risque de grève dans la région, même si les
salaires sont gelés et que les versements dans l'équivalent de la caisse de retraite
sont diminues pour tout le monde pour cette année). Tellement de monde qu'aux heures de
pointes (les mêmes que chez nous), on a vraiment du mal à y pénétrer dans ces suppos
de l'underground.
Remarquez, c'est aussi peut être parce que les voyageurs ne bougent pas de là ou
ils sont : les à-l'intérieur-du-wagon sont si possibles le plus près de la porte
possible, accroches a leur territoire comme le gland a son arbre, impassibles devant le
flot de ceux-qui-sont-sur-le-quai-et-qui-veulent-rentrer qui n'hésitent pas a bousculer,
jouer du coude, du genou, voire d'autres moyens plus ou moins "réguliers"…
Ici, pas d'excuses ! Le plus fort vaincra ! Le pire, c'est qu'il n'y a quasiment
personne AU MILIEU des wagons !! Les gens ont tellement peur de ne pas pouvoir entrer dans
la boite ou d'en sortir que c'en devient une vraie épreuve quotidienne.
Singapour, c'est la jungle…
- Rapid : ceci dit, on ne peut pas en vouloir a tous ces braves
gens de se presser comme ca aux portes du métro… Il faut savoir qu'ici, les métros
annoncent la fermeture de leurs portes avec un petit message susurré d'une voix
électroniquement suave (ou suavement électronique) : "Doors closing"
TUTUTUTUTUTUTUTU PFIOUT [là les portes se ferment].
Le seul problème, c'est que le message s'enclenche 2 secondes après l'ouverture
des sus-dites portes et annoncent la fermeture dans les 2 secondes après la fin du
message !! Un vrai calvaire ! Et ne comptez pas trop sur le chauffeur pour patienter !
C'est pas dans ses manuels, apparemment.
- Transport : sa fonction première, tout de même. Alors oui, il
vous transporte (presque) là ou vous voulez sur l'île, rapidement, sans danger, jusque
tard dans la nuit… Mais ce n'est pas forcément un voyage de tout repos car en plus
de tous les obstacles cités au dessus, il vous faudra faire face à l'air conditionné,
transformant chaque wagon en freezer non conforme CE (trop froid). Devant le manque
de civilité et de courtoisie de beaucoup des utilisateurs du métro, le gouvernement
singapourien a même instauré une campagne de courtoisie priant chacun de ne pas
bousculer le voisin, de laisser sortir avant de rentrer, d'éviter de bloquer le
passage… M'est avis qu'il y a encore des progrès à faire !
Les bus
Les bus, je les trouve beaucoup plus sympas. Déjà,
pas de mouvements de foule comme dans le métro et on est à l'air libre (souvent
ensoleillé). En revanche, si ce n'est pas aux voyageurs qu'il faut apprendre quelque
chose, c'est aux conducteurs! Ils s'amusent tous à "je freine à la dernière minute
dès que quelque chose entrave mon chemin royal de bus impérial !" : feu rouge,
autre véhicule, bus a l'arrêt… Ils sont tous adeptes du freinage dernière minute,
des saccades de leur engin, des gamelles des pov' gens que nous sommes. Maintenant je
comprends mieux l'utilité de ces anneaux dans le bus : si vous ne voulez pas passez par
le pare-brise à chaque arrêt, mieux vaut en tenir un fermement ! Et des deux mains !
Quelque chose qui va faire plaisir aux filles : le seul bus qui m'a fait passer un moment
agréable, c'était une conductrice au volant ! Forcement, elle n'avait rien à prouver,
niveau virilité… Vive la Femme !
Les taxis
A Singapour, la ville est assez petite, les taxis
bons marché. Donc on n'hésite pas trop. Bon, ce n'est pas dit que vous tombiez sur un
conducteur sympa, ni même qu'il connaisse l'endroit ou vous voulez aller… Vous aurez
beau lui expliquer 50 fois, dans un anglais proche de la perfection, il ne manquera pas de
vous demander confirmation 100 fois ! Même avec la carte sous les yeux. Le problème,
avec les taxis, c'est d'en héler un facilement.
Quelques cas ou ce n'est même pas la peine d'essayer (mieux vaut les commander -
On Call) :
- quand il pleut (toujours prévoir un parapluie a Singapour, l'attente du taxi sous la
pluie peut durer des heures)
- aux heures de pointes (ils sont tous On Call)
Ici, ils ont des loupiotes bleues sur le dessus pour indiquer qu'ils sont libres. Du moins
c'est ce que je pensais en arrivant. Mais j'ai du me tromper parce que même avec la
loupiote allumée, ils ne s'arrêtent pas, vous faisant des nonnonnon frénétiques de la
tête.
Bref, mieux vaut s'armer de patience, de bons coudes, d'un parapluie, d'équilibre à
toute épreuve pour faire face aux mille et un tourments lorsqu'on est dépendant des
transports a Singapour…
Kitetoa de S'Pore