Un hybride: le pharmedecin
Immédiatement, le représentant du syndicat des pharmaciens a bombé le torse, laissant entendre qu'un pharmacien n'est guère différent d'un médecin et pourrait fort bien prescrire un jour lui-même. Cela n'a pas tardé: ordonnances d'hôpital pédiatrique critiquée devant des parents affolés, appels de plus en plus fréquents au cabinet pour des erreurs qui n'en sont pas. Prescriptions d'antibiotiques par un pharmacien à régulariser après, fréquentes critiques d'ordonnances de médecin libéral. Et ces critiques -je l'ai vécu-, ont parfois abouti , à l'arrêt du traitement ou à son non démarrage. D'où l'émoi imaginable du patient et le doute gentiment insinué dans son esprit sur la qualité du médecin.
La ministre a réussi à semer la zizanie entre deux professions qui s'entendaient bien, se complétaient pour la sécurité des patients. Les pharmaciens se croient désormais médecins, vieux rêve, vieille espérance psychanalytique, enfin adoubés par Martine Aubry.
La situation ne devrait pas s'améliorer puisque l'on nous annonce le soutien, par remboursement des mutuelles, de l'automédication. Le pharmacien aurait également son rôle de conseil.
L'ensemble de ces décisions nous pousse à la création de facto d'une nouvelle profession: le pharmédecin. Réclamons donc l'ouverture rapide d'une université de pharmédecine!
Le progrès est en marche.
Saisissons notre chance.
Sacrée Martine...