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Kleline, les dessous d'une affaire...

Il y a quelques semaines , la BNP-Paribas annonçait de manière totalement inattendue la fermeture d'une filiale spécialisée dans le paiement sécurisé via Internet: Kleline. Ladite filiale avait pourtant annoncé des résultats plutôt encourageants quelques jours plus tôt et venait de signer avec de nouveaux clients... La décision de la BNP (qui a trouvé Kleline dans la corbeille de mariage de Paribas) a surpris tous les observateurs du petit monde Internet français. Et particulièrement les clients de Kleline qui ont, pour la plupart, appris la nouvelle par la presse...

A y regarder de plus près, la fin de l'aventure Kleline pourrait peut-être s'expliquer par l'arrivée le mois prochain sur le marché des paiements en ligne de Cyber-COMM. La BNP est l'un des principaux membres de ce GIE qui milite pour l'adoption de sa solution.

Cyber-COMM sera lancé avec 20 000 malheureux lecteurs de cartes à puce. Par ailleurs, cette solution sera franco-française pour la simple et bonne raison qu'il n'existe aujourd'hui aucun établissement financier dans le monde qui émette des certificats digitaux SET. Ces certificats remplacent la puce pour les porteurs de carte étrangers (pour mémoire, la carte bancaire à puce n'existe que dans notre pays). Les cyber-clients étrangers ne pourront donc rien acheter chez un marchand qui proposerait un système de règlement Cyber-COMM. Pas mal sur un marché comme Internet. On peut imaginer que les promoteurs de Cyber-COMM, dont le développement a coûté entre 40 à 80 millions selon la façon dont on le regarde, feront tout pour tordre le cou à une possible concurrence...

Mais l'histoire n'est pas si simple. Même si Kleline faisait de la notarisation de transactions ou pouvait servir pour de l'authentification, le futur marché de Cyber-COMM (c'est à ce type de développements que pense le GIE).

Retour sur les événements qui ont précédé la fermeture de Kleline:

Mi-septembre, une réunion chez Paribas acte l'arrivée du vainqueur, la BNP et les participants s'interrogent sur l'évolution de Kleline dans ce nouveau contexte. Deux options sont retenues. l'une consiste a explorer les évolutions de Kleline dans le cas où la BNP déciderait de conserver la filiale. L'autre consiste à chercher un repreneur.

Mi décembre le résultat de cette réflexion est évoqué. En gros, Kleline coûterait 150 millions de francs par an en développement. Dans le cas d'une vente, un repreneur aurait fait une offre évaluée à environ 200 millions de francs pour le rachat, plus un engagement d'investissement du même montant après le rachat.

La BNP aurait-elle sciemment refusé une offre de rachat de ce montant? Cela tendrait à confirmer la thèse évoquée plus haut. Mais rien n'est simple et il est possible que les responsables de la BNP n'aient pas eu en mains l'offre du repreneur. Pourquoi les négociateurs de Paribas auraient-ils retenu cette information?

Quelques éléments de réponse:

- vendre peut être interprété comme un aveu d'échec.
- sur la place de Paris, on ne dépose pas le bilan d'une société financière (c'est le cas de Kleline)
- les cadres de Paribas qui négociaient se sont-ils persuadés qu'en refusant la vente ils conserveraient l'équipe de Kleline?

Dans tous les cas le résultat est assez moche pour la BNP qui a procédé au même moment à une vaste campagne de pub pour tenter de se faire une image de banque-Internet. C'est bon pour les cours de bourse de toutes façons...

Et puis au sein de la BNP on confie avec un air entendu qu'"il n'était de toutes façons pas question de garder certains clients de Kleline"... Etrange qu'un poste de coûts (des marchands qui ne vendent pas assez) soient tout d'un coup montrés du doigt alors que des millions sont jetés par les fenêtres avec Cyber-COMM sans aucun souci.

En effet, lorsque vous posez la question à un représentant du GIE Cyber-COMM combien coûte une transaction sur sa plate-forme de paiement, il est incapable de répondre. Non pas parce qu'il veut garder ce chiffre secret, mais parce qu'il n'en a aucune idée. Un  vrai drame de la comptabilité et du reporting... A croire qu'il n'a aucune visibilité sur la façon dont il va finalement rentabiliser tous ces investissements. Et de fait, interrogé dans des termes aussi clairs, il rétorque, "bof, vous savez, on fonctionne comme une start-up". Ah, ben alors...

Mais au fait la BNP investit-elle dans des start-up? Parce que si elles bossent toutes comme ça, elle va se faire lessiver...

Allez, en attendant un très hypothétique monde parfait dans lequel tout serait SET et Cyber-COMM compliant (on dirait les modèles économiques chers aux théoriciens de l'économie), nous vous souhaitons beaucoup de bons achats SSL...

Et comme conclusion, nous vous livrons ce qui nous a été rapporté comme étant le commentaire de l'investisseur potentiel (étranger) à l'annonce de la fermeture de Kleline: "c'est encore un inceste à la française". Ce monsieur (ou madame?) est un fin connaisseur du milieu bancaire et financier français...

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