Cisco et les élections, vu par les consultants du Café des Sports |
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Vous avez sans
doute, un peu comme tout le monde, suivi les quelques soirées spécial élections,
diffusées par la téloche bien-pensante (TM). Marre des politologues, des sondeurs?
Kitetoa vous offre un reportage volontairement orienté sur le élections parisiennes et
la charette Cisco. Comme je nai pas lu une seule ligne sur les résultats des
élections, juste entendu quelques bribes de phrases à la radio ce matin en prenant ma
douche, vous aurez au moins un avis désinvolte. Ça changera. Premier fait marquant: le non déboulonnage de Tibéri. Comme quoi, les politiques ne devraient finalement pas trop se soucier de ce qui peut sécrire dans Charlie, le Canard ou Libé. Le moutonnisme des électeurs a dû pleinement les rassurer. Aïe! je viens de me mettre du savon dans loeil! Du coup, jai pas trop suivi pour le 18ème arrondissement. Delanoë est en tête? Note, avec les adversaires quil avait... Paraît que les britannique surnomment Seguin oyster eyes. Oeil dhuitre. Vachement respectueux. Parlant doeil, ça fait vachte mal du savon dans loeil. Du coup, ça ma gonflé, leur parlotte électorale. Zou ! Un bon vieux Keith Jarrett pour chasser les miasmes. Voilà enfin du son utile. Pendant ce temps-là, Cisco dégraisse. Après Lucent et Intel, qui ont annoncé des résultats décevants. Bof, s'ils ne savent pas trop quoi en faire, de leurs quelques millions de dollars de bénéfices, ils peuvent toujours me les filer. Il paraît quils vont virer 3.500 à 5.000 personnes. Pardon ! Dans les communiqués, cest marqué supprimer les emplois. Important, cette subtile différence entre emplois et personnes. Personnes, ça serait trop personnel, trop humain. Non, il vaut mieux supprimer des postes, ça fait moins désordre. Tout ça pour satisfaire une poignée dactionnaires. Lamentable. Maurice, il pourrait faire consultant chez Accenture Me voilà au bar du coin, chez Maurice, pour me jeter un petit noir comme tous les jours ou presque. Très calme le troquet, ce matin. Cétait bien plus animé la semaine dernière, à cause du PSG. Tous brandissaient leurs éditions de lEquipe et du Parisien, qui avaient visiblement eu recours au dictionnaire des synonymes pour commenter la défaite du club. Catastrophe, humiliation, apocalypse nucléaire, tremblement de terre, épidémie de peste, mis le feu aux poudres, fin du monde, bref, ils sétaient lâchés les journalistes. Au moins, la semaine dernière, y'avait de lanimation chez Maurice. Ce matin, lédition du Parisien est à peine écornée. Chez Maurice, on ne parle que de sujets sérieux. Faut dire quon ne la leur fait plus au client de chez Maurice. Des élections, ils en ont vu. Ils ont voté comme tout le monde, sans déceler beaucoup de changement. Profondément philosophes, ils se sont résignés, préférant se passionner pour ce qui se passe sur les pelouses, où sébattent foutballeurs et chevaux. Au moins, des matchs et des courses, il y en a plus souvent que des élections, et puis cest plus distrayant. Feraient bien de passer quelques fois chez Maurice, les petits gars dIpsos ou de la Sofres, qui apparement ce sont fourrés le doigt dans loeil une fois de plus. Ils apprendraient des choses. Enfin, ils sen foutent, ils ont déjà été payés. Bien la peine de nous les casser avec leurs sondages. - A Orange, paraît que la chemise brune locale a fait un carton, lâche Maurice. - Bof, jmen fous, je sors jamais de Paris, sauf pour aller en Espagne lété, réplique quelquun. Je sens Maurice qui cherche une issue. Faut dire quen tant que Polonais, il les encadre pas trop, les gugusses du Front. Je laisse tomber la vanne sur Orange (celui que sest offert France Télécom) qui vient de me traverser lesprit, ils nauraient pas compris. Alors je tente de placer mon Cisco, est ses licenciements. Je fais un bide. Cisco ? Connaissant pas. Renault, Motobécane, Usinor, daccord, mais Cisco... - On sait même pas ce quil fabriquent, comme trucs. Cest des machins pour aller sur Ninternet, ou quelque chose dans le genre? Je lai lu dans le journal, commente le pompiste du coin. Bref, vus de la haute société parisienne, en direct de chez Maurice, les élection et les licenciements chez Cisco et Lucent ne passionnent pas grand monde. Au moins, aux dernière législatives, on avait bien rigolé. Pour que Maurice se mette à parler polak, fallait vraiment que loccasion soit de taille. La radio, branchée sur France-Intox, commence à recrachouiller un flash spécial élections. Maurice monte le son. La patronne fait son entrée. Comme à son habitude, elle commence par faire une courte pause de quelques secondes sur le pas de la porte. Histoire de flairer latmosphère. Les yeux à demi plissés, elle embrasse la scène. Yvonne a un don: celui de voir tout de suite quand quelque chose ne va pas. Et dagir en conséquence, sans rien dire, ou si peu. Elle a pris sa décision: elle file vers le poste de radio, et passe sur une autre station. Musique. Je suis pas fan de Goldman, mais ça change de France Intox. Neuf heures. Je décarre. Finalement, Cisco et les élections, les clients de chez Maurice sen foutent. Et ce ne sont pas les tonnes de salives gaspillées à la radio et à la télé et les hectolitres dencre dans les journaux qui y changeront quoi que ce soit. Vraiment pas la peine de payer ces gens aussi cher.
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