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Saga UMTS: Episode III, la Vengeance de la Contre-Attaque

On l'attendait au tournant, il ne nous a pas déçu. Visionnaire, Jean-Michel Hubert, malheureuse victime désignée à la présidence de l'Autorité de Régulation des Télécom, nous sortait un triomphal "d'ici au 31 janvier, il y a une place pour des évolutions -soit une cinquième candidature, soit des adaptations dans les configurations des groupes qui sont déjà candidats", confiait-il à 01 Informatique dans l'édition datée du 19 janvier. Bref, tout n'est pas perdu, le combat continue, ya p'têtre bien un zozo quelconque que va se pointer en dernière minute, et on aura cinq candidats pour quatre licences, ce sera super-démocratique.

Las! cinq jours plus tard, Suez-Lyonnaise et Telefonica annonçaient le retrait de leur candidature (http://fr.news.yahoo.com/010124/2/uv8l.html), avec ce commentaire lapidaire: "le prix des licences ne reflètent pas la situation du marché". Soit, en langage clair: les licences sont trop chères.

"Les risques sont trop grands, le potentiel de création de valeur trop faible et le risque d'en détruire bien réel", dixit Gérard Mestrallet, son bigboss (http://fr.biz.yahoo.com/010124/2/ux1q.html). Il fallait bien qu'il trouve une excuse, et elle est sublime, d'anthologie. Devinez quoi? C'est pas leur faute, aux p'tits gars de Suez: "nous avions prévu 5 milliards d'euros. Mais une étude Forrester a mis le feu aux poudres en indiquant que la mise en place en France d'un réseau UMTS s'élèverait à 8 milliards d'euros".

Apparemment, chez Suez, leurs techos sont incapable de savoir combien ça va leur coûter, ils ont besoin des conseils de Forrester (éminent opérateur télécoms, comme chacun sait) pour être mis au courant.

Allez, sympa, on leur file une formule:

c: coût de la licence
cm: coût du matériel (stations de base, relais)
dm: coût marketing (pub, subvention des terminaux)
cc: coût lié à l'achat du contenu
cd: charges diverses (personnel, frais annexes, etc.)

Ce qui nous donne, royalement:

c+cmx2+dm+dd+cd= coût total. Fort, non ? Allez, ce coup-ci, c'est gratos. La prochaine, ce sera seulement gratuit.

cm est multiplié par deux, parce que les analystes qui ont établi les coûts initiaux liés au déploiement d'une infrastructure UMTS (une étude sans doute payée très cher) se sont fourrés le doignt dans l'oeil, et ont revu leurs chiffres à la hausse. Pour faire bonne mesure et surtout revendre une autre étude (pas fous, les mecs). Par ailleurs, en général on considère qu'un projet informatique coûtera au finla à peu près 3 fois ce qui était prévu... Et ce n'est pas nouveau.

Bouygues en remet une couche dès le lendemain (http://fr.news.yahoo.com/010124/1/uvmo.html), en indiquant perfidement: "la décision de déposer un dossier de candidature à une licence UMTS n'est pas prise. Elle appartient au conseil d'administration de Bouygues Telecom, qui a été convoqué à cet effet le 30 janvier prochain". Subtil, quand on sait que les dossiers doivent être déposés le 31 janvier. Une manière étrange de faire pression sur le gouvernement, avec une argument de type: ouais, bof, on verra...

Et en plus ils se laissent le temps de voir, des fois que leurs petits camarades de France Télécom ou de Vivendi arriveraient à marquer des points dans l'intervalle, par exemple en faisant baisser les prix des licences. Ce sont des manières de "jaune", ces non-grêvistes qui laissent manifester les camarades et récupèrent in fine les avantages sans pour autant se faire mal voir de la direction. Pas très glorieux, tout ça.

On l'avait déjà vu précédemment, Martin Bouygues ne faisait pas dans la finesse en faisant du chantage sur les emplois (http://fr.news.yahoo.com/001206/34/rnnp.html), en ajoutant (il n'a pas tort d'ailleurs) que le montant exigé (32 milliards de francs tout de même) plomberait les comptes de ceux qui obtiendraient une licence.

Si le bétonneur décide in extremis de se retirer, c'est l'ensemble du processus qui sera remis en question, et Bouygues le sait très bien.

Pourtant, Christian Pierret l'avait affirmé haut et fort le 19 janvier: "le montant de la redevance est intangible (...). Si certains espèrent peser dans le sens d'une modification du montant des redevances, cette espérance est vaine". Toc !

Maintenant, si effectivement Bouygues se retire, au lieu d'avoir seulement 65 milliards de francs (avec FT et Vivendi, a supposer que le texte de loi autorise à avoir seulement deux candidats), tonton Fafa, grand Marabout des phynances, n'aura rien. Et se ridiculisera par-dessus le marché. Scénario catastrophe.

Pourtant, ils s'étaient déchaînés mi-janvier, aux Finances. Super-Fafa s'est déjà démerdé pour faire une fleur aux opérateurs. En accordant une ristourne non négligeable aux candidats: un amortissement non plus sur deux ans, mais sur toute la durée de la licence (soit quinze ans). Mais aussi en leur permettant de considérer le coût de la licence comme un actif, et non plus comme une charge d'exploitation. Une fleur non négligeable, puisque l'impôt se calcule après amortissement (demandez à votre comptable préféré, il vous expliquera ça mieux que nous).

Bon, ce coup-ci ça sens vraiment mauvais. Si Bouygues a le courage (il en faut) de se retirer, la France ira rejoindre le rang des déculottés des licences UMTS, aux côtés de la Suisse, de l'Italie et des Pays-Bas.

Le scénario catastrophe ultime ? Allez, on se lâche:

Bouygues se retire. Avec seulement deux candidats, les attributions foirent lamentablement. La France est obligée de relancer un appel d'offres, mais à un tarif inférieur. Hurlement chez FT et Vivendi, qui exigent un remboursement. Pendant ce temps-là, en Europe, les opérateurs allemands et britanniques commencent sérieusement à se demander s'ils ne se sont pas fait blouser. Mauvaise conjoncture oblige, leurs banquiers commencent à renâcler, certains refusent de leur accorder les prêts demandés. D'autres continuent quand même, et plombent leurs comptes. Chute en bourse, entraînant la quasi-totalité du secteur avec eux. Mauvaises nouvelles des constructeurs (Philips et Sagem ont déjà lancé il y a quelques jours des avertissements quant à leurs futurs résultats). L'UMTS est enterré, avant même d'avoir eu un seul utilisateur.

Conséquence de tout cela? Pour se rattraper, les opérateurs revoient à la hausse leurs tarifs (ça a déjà commencé). Bof, c'est jamais que des abonnés, et les abonnés sont faits pour être tondus. N'est-ce pas monsieur France Télécom, avec votre nouvelle grille tarifaire pour le fixe, n'est-ce pas monsieur EDF, vous qui venez de demander l'autorisation d'augmenter ses tarifs, soit-disant pour préparer l'arrivée de nouveaux fournisseurs en France (pas demain la veille), n'est-ce pas monsieur Bouygues, vous qui avez revu (de manière unilatérale, comme toujours) la comptabilisation des crédit-temps. Et j'en passe...

Dernier truc à la mode: ne plus avoir le téléphone, sinon au bureau. A côté de ça, les économies de type "j'arrête de fumer" ou "je mange plus de pain avec les nouilles", c'est de la gnognotte...

Kitetoa

 

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