[Kitetoa, les pizzaïolos du Ouèb

Touche pas à ma Cassette ! !

Il n’y a pas bien longtemps, L’Agefi, journal ô combien financier et de tendance chaque jour un peu plus ultra-libérale, nous a gratifié d’un éditorial amusant.

Il y est expliqué que la France est un pays gouverné par des imbéciles ayant imaginé un instant qu’il serait éventuellement envisageable (quelle faute de goût) de surtaxer les plus-values boursières réalisées à court terme.

ARGLLL ! ! !

Voici que l’on va prendre des sous aux pauvres spéculateurs ! Quelle abomination…

Ce genre de mesure, explique doctement L’Agefi, aurait –principalement- deux retombées dramatiques :

  1. les spéculateurs gagneraient moins d’argent
  2. les spéculateurs changeraient de marché et iraient faire leurs affaires plus loin. Bilan (sous-entendu), la bourse de Paris plongerait rapidement.

Cette analyse ne tient pas la route et ne vise qu’a affoler les responsables politiques (mais sont-ils si naïfs ?) et la population des petits épargnants. Quels meilleurs alliés les spéculateurs pourraient-ils trouver que les petits épargnants ? Ceux-là même qui font en permanence les frais des stratégies spéculatives ! Un comble. Mais à tant entendre répéter que les gros (les zinzins pours les initiés) vont fuir le marché, les petits épargnants se disent sans doute qu’un marché sans volume est un marché mort.

Il va sans dire que les zinzins ne partiront jamais définitivement de la place parisienne. Il n’est par ailleurs pas inutile de se souvenir qu’un marché fluctue en grande partie sur la base des " bruits " qui y circulent… Bref, si l’on ne tient pas compte de ces " bruits " et que l’on vise une rentabilité sur le long terme (père de famille), on ne peut que gagner.

La sur-taxation des opérations spéculatives n’est pas en soi une mauvaise chose. Elle aurait pour avantage de " moraliser les marchés " au sens où l’argent levé sur les marchés serait sans doute plus utile s’il entrait dans un cycle classique d’investissement et de création de richesse industrielle plutôt que de générer des plus-values qui s’expatrient dans des paradis fiscaux. Disons pour être modéré, que " point trop n’en faut ".

Cette idée de sur-taxation est celle de l’économiste Tobin. Une association est née récemment afin de promouvoir l’idée d’une taxe Tobin sur les mouvements financiers spéculatifs : Attac

Les spéculateurs n’ont jamais fui un marché parce que la fiscalité du pays était un peu plus contraignante qu’ailleurs. Sans quoi, tout les investisseurs se positionneraient uniquement sur des marchés situés dans des paradis fiscaux…

Il n’y aurait plus personne à Paris, Londres, Francfort, Milan, Madrid, New-York et autres pays connus pour leurs fiscalité " normale ".

L’Agefi s’émeut de l’alliance entre Londres et Francfort et craint qu’une surtaxe soit un risque supplémentaire de faire fuir les spéculateurs. Seule la mise en place d’une telle surtaxe permettrait de savoir si oui ou non, elle entraînerait une fuite de ce type d’investisseurs. En attendant, il est probable que les autres continueraient de placer leur épargne sur le marché français, avec une optique long terme, ce qui ne peut que stabiliser le capital des entreprises françaises si chères au cœur de l’Agefi. Ne vaut-il mieux pas un peu de calme et de stabilité, quitte à décourager quelques agités du portefeuille boursier, que le chaos perpétuel qui ne génère que des plus-values sur du vent ?

Et puis, pour mettre tout le monde d’accord, rappelons que le marché parisien, comme les autres, gagne près de 30 % par an… A titre d'exemple, le Dow Jones était à 3.000 points en 1991. Il est désormais à 8883,29 points. L'an dernier, sa progression a été de 27,64%...

Alors…

Pour finir, l’Agefi nous signale que les " chaînes informatiques " ne permettent pas de différencier les investissements spéculatifs des autres. Qu’à cela ne tienne… En matière d’informatique, tout est possible. Il suffit de demander et l’on mettra en place une usine à gaz permettant de le faire. Quelle drôle d’idée que d’évoquer ce détail…

;)

Kitetoa

L’Edito de L’Agefi :

Suicide fiscal

Au train où vont les choses, la France aura tôt fait de se voir décerner un nouveau titre de champion du monde : celui de la bêtise fiscale. En lançant l'idée d'une surtaxation des plus-values boursières réalisées à court terme, le gouvernement prend en effet le risque, en pénalisant la mobilité de l'épargne, de déstabiliser et d'affaiblir un peu plus la place de Paris, encore sous le choc de l'alliance entre la Deutsche Börse et le London Stock Exchange. A un moment où nombre de grandes sociétés françaises s'inquiètent de voir leur capital grignoté par les étrangers, il est absurde de songer à sanctionner les actionnaires français actifs dont la Bourse a besoin pour se développer et qui n'auraient d'autre tort que de faire tourner un peu vite leur portefeuille dans l'espoir de mieux le rentabiliser. Voudrait-on les décourager d'investir dans des affaires françaises et les faire fuir vers d'autres cieux fiscaux plus cléments que l'on ne s'y prendrait pas autrement.

A vrai dire, le projet gouvernemental relance un débat d'un autre âge sur la spéculation et les gains, par essence aléatoires, qui peuvent en résulter. Sans doute est-il tentant de surtaxer les plus-values boursières lorsque les cours sont au zénith en sachant que la fête n'aura qu'un temps. Est-ce une raison pour la gâcher prématurément alors que la bonne forme de la Bourse contribue à l'amélioration du climat de confiance des Français et à la relance de la consommation?

Le gouvernement ne semble pas avoir pris conscience des enjeux de place à l'échelle européenne et du danger de ravaler celle de Paris au rang de succursale étrangère du fait d'une surenchère fiscale suicidaire. Il a cependant oublié une chose : son projet est inapplicable en l'état, car les chaînes informatiques en place ne permettent pas de dissocier les plus-values dites spéculatives de celles qui ne le sont pas. Tant mieux!

Eric Dadier

 


Extrait de la page d'acceuil de l'association ATTAC:

 

« La taxe Tobin, du nom du Prix Nobel américain d'économie qui la proposa dès 1972, [permettrait] de taxer, de manière modique, toutes les transactions sur les marchés des changes pour les stabiliser et, par la même occasion, pour procurer des recettes à la communauté internationale.

» Au taux de 0,1%, la taxe Tobin procurerait, par an, quelques 166 milliards de dollars, deux fois plus que la somme annuelle nécessaire pour éradiquer la pauvreté extrême d'ici au début du siècle. »

(Extrait de Désarmer les marchés, par Ignacio Ramonet)

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