Assurances : des cadeaux opportuns pour les collectivités
Le modèle libéral de type C.I.O. qui veut qu’un " beau cadeau " aide à remporter une affaire dérive même jusque au sein des collectivités territoriales.
Pour accompagner ses vœux qui précisent, pour ceux qui seraient véritablement obtus, " vous méritez toute notre attention ", un courtier en assurances a adressé à la direction juridique d’une mairie un " bon cadeau " permettant de choisir un objet dans un mini-catalogue Lancel. Parmi 29 produits (sacs, lampe, étui pour chemises et cravates, service à liqueur en cristal et autres vases ou seau à glace), l’administratif responsable du marché des assurances devrait trouver son bonheur. Et puis cette touchante attention devrait l’aider, l’année suivante, lors du renouvellement des contrats à passer par ce courtier plutôt qu’un autre. En l’espèce, l’opération de charme est un ratage total, l’administratif en question ayant refusé le " bon cadeau ".
Les cadeaux du courtier prennent tout leur sens lorsque l’on connaît la récente circulaire " Strauss-Khan " qui impose désormais aux collectivités de traiter ses contrats d’assurance comme des marchés publics. C’est-à-dire de mettre régulièrement tous les assureurs en concurrence sur chaque contrat. Ou, solution plus rusée et qui demande moins de travail, de choisir librement un courtier qui ne sera pas rémunéré par la collectivité (il se rattrape sur les assureurs) mais qui procédera à cette mise en concurrence…