Les éditeurs de presse se mettent un iPad dans l’oeil |
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Ils doivent vraiment être désespérés, les patrons de presse pour penser que l’iPad est « leur planche de salut », comme on pouvait l’entendre ce matin sur toutes les radios. Il faut dire que Libé est au plus mal, France-Soir agonise, La Tribune se meurt, Le Monde va vers de vrais soucis le mois prochain, l’huma n’est plus que l’ombre d’elle-même et on en passe. Alors l’i-Pad, pourquoi pas hein ? N’avait-on pas entendu la même chose pour Internet ? On voit bien ce qu’il en est aujourd’hui… Un centre de coûts qui cannibalise le papier. Première remarque, même si Apple vendait un million d’iPads en France comme elle vient de le faire aux Etats-Unis, cela ne suffirait pas à sauver la presse Française, pourtant sous perfusion étatique mais toutefois mourante. Il va donc falloir en vendre plusieurs millions dans l’hexagone. Peu plausible. Kitetoa.com pointait il y a quelques jours le fait qu’Apple faisait un cadeau en or aux opérateurs en leur permettant de refacturer, comme pour le Minitel, au débit, c’est à dire à la durée. Pratique qu’Internet avait tué. Si l’iPad était en situation de monopole, les éditeurs pourraient espérer tirer de vrais revenus de ce vecteur de diffusion. Ce n’est pas le cas. Il y aura d’autres tablettes de ce genre. Et qui ne permettront peut-être pas de facturer les services de la même manière. En outre, Apple n’est pas un opérateur télécom monopolistique et les perspectives sont donc bien moins affriolantes que pour le Minitel. « Il faut faire quelque chose de différent », expliquaient en chœur ce matin à la radio les patrons de presse. Enrichir le contenu, différer du papier. Fort bien. S’ils avaient fait cela pour leurs sites Web, ils n’en seraient d’ailleurs peut-être pas là. Mais voyons voir, il est possible de parier un iPad à moteur que les patrons de presse ont dans l’idée de presser un peu plus leurs rédactions pour qu’elles continuent de devenir des repères de journalistes « plurimedia ». C’était déjà la tendance avec le Web. Il fallait savoir écrire, faire des sons, monter des images, créer des liens HTML, etc. Ecrire plusieurs papiers sur le même sujet, avec des formats différents. Aller vite, être toujours sur la brèche, savoir réécrire vite fait une dépêche d’agence pour donner l’illusion au lecteur que le site Web du journal était dans l’immédiateté. Du coup, moins de temps pour l’enquête. Plus de journalistes sur le terrain. Les pisse-copie n’étaient déjà plus que des relais, des caisses de résonnance. Il y a fort à parier pour que le contenu « enrichi » ne soit pas autre chose que de la réécriture de dépêches. Et là... Il y a aussi fort à parier que les lecteurs ne se laisseront pas avoir longtemps. Retour à la case départ. Il n’y a plus qu’à attendre le nouveau joujou « planche de salut » de la presse.
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