Les machines se font la guerre sur les marchés financiers |
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Pour gagner des microsecondes sur leurs concurrents, les investisseurs manipuleraient les cours. Nanex, une petite société américaine de diffusion de flux de données boursière a récemment jeté un pavé dans la mare. Elle aurait trouvé l’explication de la chute brutale (7% en quelques minutes) de Wall Street le 6 mai dernier. Pour elle le High Frequency Trading est bien responsable de ce qu’il est désormais convenu d’appeler le « flash crash ». Mieux, les acteurs du HFT se livreraient à une sale guerre, tentant de s’enfumer à coup de d’informations pourries générées uniquement dans le but de se gêner les uns, les autres. En compilant ses propres données et en les analysant, elle a fait ressortir quelques incongruités pour le moins dérangeantes. Celles-ci confortent l’idée que quelques docteurs Mabuse sont en train de jouer avec le feu sur les marchés financiers. Pour Nanex, le 6 mai, certaines places ont fourni jusqu’à 5000 cours pour un titre en une seule seconde. Sans aucune raison évidente. Du coup, Nanex s’interroge : il est fort possible, selon elle, qu’un acteur du HFT passe des milliers d’ordres d’achat ou de vente (qu’ils peut annuler en quelques microsecondes) pour inonder ses concurrent de données à faire traiter par les algorithmes. Etant à l’origine de ce flux, les siens n’ont pas à le traiter. Bilan ? L’acteur en question pourra gagner quelques microsecondes par rapport à ses concurrents qu’il aura ralentis. Si les conclusions de Nanex devaient se vérifier, un véritable effondrement global des marchés est à prévoir dans un avenir plus ou moins proche. Et les grandes déclarations volontaristes des politiques, d’Obama à Sarkozy, en passant par les responsables réunis au sein du G20 n’y changeront strictement rien. Détail amusant, la SEC a expliqué dans son rapport préliminaire que les autorités de marchés n’avaient pas les moyens de contrôler dans le détail les données liées aux cours et aux transactions. Trop de volume, trop de marchés interconnectés, trop de formats. Interrogé, le NYSE s’est d’ailleurs révélé incapable de fournir les données relatives à l’activité de Goldman Sachs le 6 mai : « ce ne sont pas des informations que l’on peut diffuser ». Peut, ou veut ? Pourtant, Nanex semble avoir fait ce travail en quelques jours. A moins que cette entreprise raconte des histoires pour se faire de la publicité à peu de frais, il est permis de s’interroger sur les efforts de la SEC. Si Nanex n’a effectivement pas accès à toutes les données existantes, l’examen de celles dont elle dispose lui a permis de tirer quelques conclusions pour le moins alarmantes et de donner quelques pistes de réflexion pour améliorer la situation. « Si nos recommandations étaient suivies, cela serait positif pour tout le monde, y compris pour nous, qui devons traiter toutes ces données erronées ». La SEC n’a pas réagi à la publication de Nanex, mais la CFTC, qui régule le marché des futures (produits dérivés), lui a demandé de venir témoigner. L’espoir est permis. Le premier article de cette série est ici La suite de cet article, "High Frequency Trading : un rapport pour rien", est à lire ici.
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