Greenpeace montrée du doigt après l'incident avec le Défi Français. L'abus d'atomes peut nuire à la mémoire... |
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Il y a des trucs comme ça qu'il ne faut pas faire. Ou dire. Prenons un exemple : il n'est pas possible de dire que la coupe du monde de foot est une plaie. Que les footballeurs, s'ils sont sûrement très sympas, ne sont pas des lumières. Que le foot est un sport ayant pour résultat évident de déclencher une agressivité certaine chez le beauf moyen. L'ensemble coûtant des sommes astronomiques aux contribuables, qu'ils aiment ce sport ou pas. Interdit également de dire que le chauvinisme, dans le sport en général ou ailleurs, est véritablement un sentiment ridicule si l'on met en perspective la taille de la planète face à l'immensité de l'univers. Alors imaginez ce qui pourrait se passer lorsqu'un un groupe de militants vient rayer la coque d'un bateau devant « représenter la France » dans une compétition de légende, l'America's Cup... Ils sont immédiatement montrés du doigt comme de dangereux terroristes, dignes représentants de l'anti-France. Et en ces temps politiques troublés, il ne fait pas bon se retrouver sur le devant de la scène de cette manière... L'écoute de France-Info était assez intéressante au lendemain de l'incident. Le zodiac de Greenpeace a heurté la coque du Défi Français sponsorisé par Areva, le groupe français du secteur nucléaire. Et la coque est rayée. Il va falloir près de 70 heures de travail pour réparer. Mazette. France Info a gratifié ses auditeurs d'un reportage avec moult effets de correspondants permanents en Europe à propos des extrémistes verts. En Belgique, il paraît qu'ils donnent les recettes pour fabriquer des bombes sur leur site Internet. En Grande-Bretagne, ils se laissent mourir de faim. Ailleurs, ils s'emmurent. Bref, ce sont des malades quand ce ne sont pas des terroristes. En quelques papiers bien sentis, les méchants étaient désignés : Greenpeace, spécialiste des actions musclées contre le lobby du nucléaire, tandis que les gentils étaient cités à tour de bras. Areva, par le biais de son service de communication annonçait aux journalistes, toutes oreilles ouvertes, que Greenpeace était la seule organisation avec laquelle on ne pouvait pas discuter en raison de son sectarisme. En fin de journée, mardi 20 mai, Areva accusait même l'organisation écologiste d'avoir voulu s'en prendre à l'équipage. Traduction sur les ondes françaises après prisme journalistique : comment peut-on s'en prendre à des sportifs qui défendent les couleurs de la France ? Sauvageons ! ! ! Et bien... simplement comme ça. En tentant d'aller poser un drapeau anti-nucléaire sur le ponton d'un bateau sponsorisé par une entreprise qui a, in fine, pour activité principale de produire des déchets radioactifs dont on ne sait pas quoi faire pour quelques milliers d'années... Les journalistes qui condamnent l'action de Greenpeace au nom du sport tout puissant ? du pain et des jeux pour calmer le bon peuple, mais surtout des jeux... ? oublient peut-être un peu vite qu'il n'y a ici aucun mort. Aucune implication d'un Etat (au plus haut niveau) pour couler le Défi français. Qu'aucune bombe n'a été posée par des pieds-nickelés déguisés en espions. Que le Défi français va aller promener les couleurs du lobby nucléaire français dans les eaux de la Nouvelle-Zélande avec tout ce que cela a de choquant si l'on se souvient d'une ou deux choses comme le Rainbow Warrior et les essais nucléaires à Mururoa... Encore un effort et dans la grande braderie de printemps visant à rendre ce pays plus « sûr », on va nous pondre une loi interdisant les associations de lutte contre les industries dites « essentielles » du pays. Ce qui est essentiel, c'est peut-être de ne pas développer une technologie basée sur une énergie non maîtrisée (en ce qui concerne le traitement des déchets) et qui ne prépare pas un avenir radieux aux générations futures ? C'est peut-être aussi de cesser de faire croire au bon peuple que les grandes manifestations sportives ont un quelconque intérêt ? |
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