[Kitetoa, les pizzaïolos du Ouèb

Nous sommes des animaux étranges. Nous avons besoin que l'on nous fasse très mal pour changer. Curieux non ?

Une interview d'Igor Fioravanti, auteur et réalisateur du film "El sueno de Ibiza"

Affiche du film

- Peux-tu te présenter en quelques lignes et dire ce que tu as fait dans le monde de la publicité pour te présenter aux lecteurs de kitetoa.com?

- Je ne suis pas vraiment conscient de travailler dans la publicité. D'ailleurs à chaque fois que j'y réfléchis, j'ai des cas de conscience. Je ne crois pas que la publicité contribue à rendre ce monde meilleur. Il y a une part de mensonge. Peut-être que j'y travaille et que cela me va si bien parce que quand j'étais enfant j'étais un gros menteur. A l'époque on me punissait, maintenant on me paye.

Je suis arrivé dans la publicité par un chemin détourné, tandis que j'attendais que le producteur de mon premier film réunisse les fonds pour le tourner. Pendant ce laps de temps, quelqu'un m'a proposé de faire de fausses pubs. J'ai abordé cette opportunité comme un moyen de m'entraîner ainsi que mon équipe (les gens avec qui je voulais faire le film n'avaient jamais travaillé comme chefs d'équipe).

Cela m'a conduit à une maison de production, le premier spot a gagné des prix qui furent suivis d'autres prix...

Et je me retrouve cinq ans plus tard, ici, en train de faire de la publicité. Je continue à me battre.


- Igor Fioravanti, tu as écrit et réalisé "El Sueno de Ibiza". Je crois que le DVD doit sortir ou est sorti en France. Une occasion de parler du film avec toi. Je me souviens de la première fois où tu as évoqué ce projet. C'était à Ibiza justement. Et tu parlais déjà de la scène qui se passe dans la petite église des Salines. Tu as toi-même habité a Ibiza. Pourquoi avoir raconté cette histoire intimiste? C'est autobiographique?

- Si je savais pourquoi, je suppose que je serais proche d'atteindre le Nirvana, la connaissance absolue de soir et toutes ces choses...

Je n'ai pas la moindre idée du pourquoi de la chose. Jusqu'à l'histoire du Sueño de Ibiza, je n'avais jamais réussi à finir un scénario. A peine quelques court-métrages, desquels je ne suis pas satisfait, même si j'ai beaucoup appris en les écrivant. Pour écrire l'histoire du Sueño de Ibiza j'ai changé de méthode. Au lieu d'écrire de manière formelle, en cherchant je ne sais quoi, en suivant les méthodes des écoles, ce que préconise la littérature à ce sujet... au lieu de cela, je me suis tourné vers moi, ce qui était en moi. Je ne sais pas l'expliquer d'une autre façon. Et là, j'ai commencé à chercher des personnes qui, d'une manière ou d'une autre, m'avaient marqué.

Je me suis accroché à quelques-uns. Je me demandais pourquoi pour plusieurs d'entre eux. De là, ont commencé à surgir des histoires qui se nourrissaient d'autres personnages que je trouvais ici ou là, dans ma mémoire. Le résultat est une fiction, mais oui, je suppose qu'il y a beaucoup de moi, de ma manière de voir la vie, d'analyser les gens...

C'est à tout cela que j'arrive lorsque j'analyse d'une manière consciente ce que cela a été d'écrire le scénario et d'où il vient. Le processus final fut bien plus compulsif, intuitif. Je me suis enfermé dans ce processus sans savoir si j'arriverai à avoir un scénario.

C'est une espèce de cuite dans laquelle tu t'enfermes et il en sort ce qu'il en sort.


- La scène du jeu de la bouteille au début du film représente un clin d'oeil à ton enfance? Les petits espagnols jouent-ils toujours à ce jeu?

- En vérité, je n'ai pas beaucoup joué à la bouteille. C'est peut-être pour cela que j'ai sublimé "le mythe" et que je l'ai mis à l'écran. La vérité, c'est que les sentiments et émotions qui "surgissent" autour de la bouteille sont suffisantes pour faire un film.

Je n'ai aucune idée de ce à quoi jouent les enfants d'aujourd'hui. Je le découvrirai bientôt, au fur et à mesure que mon fils grandira.

J'espère que oui, c'est un moyen génial de s'initier aux premières niaiseries sexuelles.


- De quel personnage te sens-tu le plus proche? Lequel est le plus émouvant pour toi?

- De Carlos. C'est le moteur de toute l'histoire. La personne qui est derrière Carlos, un ami qui est décédé, sa vie, sa mort, tenter de le comprendre, et une fois que je l'ai compris, démontrer son courage envers et contre tout... fut la seule chose que j'avais en tête pendant des mois. Peu à peu, les autres personnages ont fait leur apparition.

Carlos

Chica est le personnage qui m'émeut le plus. Peut-être n'ai-je pas su la représenter parfaitement dans le film, mais la personne qui est derrière le personnage et dont la vie réelle fut... émouvante, revient à la vie.

Chica

- D'après le film on a tous un destin tracé et comme le dit le postier "esta carta te llegara de todas maneras"... Bref, on n'y échappe pas. C'est ce que tu penses?

- Je n'ai pas la moindre idée de ce que je pense. Je change tellement. Voyons... le message du postier, tu peux l'interpréter de nombreuses manières... Et si ça se comprend comme ça... et bien Olé. Je ne sais pas s'il y a un destin ou pas.

En tout cas, il semble que beaucoup de choses qui nous arrivent, nous y avons pensé d'une manière ou d'une autre. Ou nous, ou une personne de notre monde-planète. C'est à dire qu'on le crée dans notre tête. Ensuite, la manière dont ce à quoi nous avons pensé arrive, est toujours différente de ce que nous avions imaginé, mais oui, il semble que nous ayons un "pouvoir"...

En suivant ce chemin de pensée, nous créons notre destin d'une manière plus ou moins consciente.

Bien entendu, je pourrais justifier le contraire, si bien que pour tout ça, je dois dire que ce n'est pas très clair dans ma tête.


- Les trois manières de croquer la vie des personnages sont différentes, mais elles se rejoignent par l'idée qu'il faut vivre la vie pleinement. Finalement, il n'y a pas de "bonne" manière de vivre, il faut simplement "participer" à sa vie?

- Bien entendu il n'y a pas UNE bonne manière de vivre sa vie. Et d'ailleurs, les pires horreurs commises par quelques humains ont servi pour que nous luttions pour progresser. Nous sommes des animaux étranges. Nous avons besoin que l'on nous fasse très mal pour changer. Curieux non ?

Ce qui est clair, c'est que l'obstacle majeur pour avancer ensemble, c'est la peur individuelle de la vie. Par peur, non seulement nous nous bloquons beaucoup de choses dans notre propre vie, mais nous voulons que d'autres nous obéissent et aient peur des mêmes choses que nous. C'est comme lorsque tu vas, avec tes collègues, sauter d'un précipice et que toi, tu n'aimes pas cela du tout. Non seulement te jeter dans le vide, mais qu'ils le fassent et qu'ils t'obligent à surpasser ta peur. C'est quelque chose contre lequel nous luttons à corps perdu et parfois, jusqu'à en perdre la raison. Je crois qu'il ne faut avoir peur de rien. Et même si cela peut paraître stupide, pas même de la mort. Cela n'a pas de sens, c'est quelque chose sur lequel nous avons aucun pouvoir. Rien que nous puissions faire ne nous évitera ce moment, alors non de dieu, de quoi avons nous peur ? C'est le pire qui puisse nous arriver et c'est inévitable...

Vivons intensément, chacun en faisant ce qui le comble, tout le monde n'est pas obligé de vivre une vie dangereuse (c'est trop fatiguant, bien que ce soit amusant), mais vivre, savourer chaque seconde, non pas comme si c'était la dernière, non pas avec l'angoisse de la voir s'achever, mais en savourant le fait que cela dure toujours.

Il y a des gens qui décident de vivre et des gens qui décident de mourir quarante ans avant que cela n'arrive réellement. Oui, il existe un destin, celui que tu te traces. Nous arrivons seuls et nous partons seuls. 

Moi, tout ce que je pense c'est que j'aimerais, au moment qui précède la mort, c'est penser que j'ai eu une vie remplie (enfin, de que j'entends par remplie). Bien sûr, savoir comment je vais arriver à ce moment... Bon, je m'égare.


- J'imagine qu'on a déjà dû te le dire plusieurs fois, mais "EL suneo de Ibiza" est proche, dans une version plus moderne, du film "More".

- Non, on me l'a pas beaucoup dit. Il n'y a pas beaucoup de gens qui savent ce que c'est que More...

Tout au moins ici. A une époque, j'ai vu avec intérêt tous les films de cette époque. Mais quand j'ai initié le processus de ce film, je n'en ai regardé aucun. Je l'ai fait consciemment. Je ne voulais pas ressembler a qui que ce soit ou que mon film ressemble a un autre film. Si le résultat ressemble, c'est parce qu'il y a des inquiétudes qui existeront toujours, des questions que nous nous poserons toujours.

Je vais d'ailleurs revoir More un de ces jours pour me souvenir de ce qu'ils ont fait et de la manière dont ils l'ont fait.


- La drogue, le sida, c'est un malédiction purement ibizenca ou c'est pareil pour tous les jeunes de tous les pays?

- C'est un sujet où l'hypocrisie rend tout très confus. Les drogues n'ont rien à voir avec le sida. Cela n'a rien a voir non plus exclusivement avec les jeunes. Peut-être que les jeunes sont les victimes des fils de pute que sont (que nous sommes) les adultes. Je ne suis pas contre les drogues. Je crois que quelque chose qui a existé depuis des millénaires doit avoir sa raison d'être.

Ce qui n'a pas de sens ce sont les politiques hypocrites qui criminalisent un adulte, en pleine possession de sa vie, parce qu'il fait ce qu'il veut. Ce qu'il faudrait faire, c'est une énorme politique sociale et culturelle pour que nous sachions tous ce que font vraiment les drogues. Ensuite, en conscience, tu fais ce que tu veux avec ta vie et ton corps. Il faut les légaliser pour que s'arrête ce jeu absurde des mafias.

Cela devient un thème de peurs créé par une information intoxiquée. Je ne vais pas faire de comparaisons avec des choses que nous consommons aujourd'hui et qui nous font autant ou plus de mal que les drogues, qui génèrent des dépenses médicales, sociales plus importantes que les drogues. Je ne vais pas parler de la quantité de personnes non seulement valides, mais aussi brillantes qui ont fait un usage absolument normal des drogues dans leurs vies. Ca manque de sincérité. Il y a un manque de couilles pour faire vraiment de ce monde un monde meilleur.

Du sida, tout a été dit. Je peux juste dire que je suis dégoutté par la position des firmes pharmaceutiques... Mais dans quel esprit c'est possible ça ? Ni un million de pastilles, ni cent ans de recherche valent une seule vie humaine. Ou alors ils mettent un prix à la vie ? Parce que dire à un type qui vit en Afrique du Sud qu'il n'a pas droit à un traitement (de combien parle-t-on... 10 euros, 1 million d'euros ?) parce qu'il ne peut pas le payer, c'est mettre un prix sur la vie et la mort. Et ça, c'est mesquin. Bien entendu il faut payer la recherche et la fabrication... Mais faut il que ce soient ceux qui ne pourront jamais le payer qui le payent ? Ce sont des sujets difficiles.


- Tu as réussi à faire passer dans ton film une vision d'Ibiza qui est assez éloignée de ce que la presse perçoit de l'ile. On ne voit d'ailleurs dans le film aucune discothèque, qui sont pourtant tout le symbole d'Ibiza aujourd'hui, avec la "jet-set". Pour toi, à quoi ressemble vraiment cet endroit?

- C'est compliqué. Quand j'étais petit, j'entendais les gens de trente ans dire que l'île était en train d'être dénaturée. Qu'avant, c'était vraiment le paradis. Maintenant, j'ai trente ans, j'arrive dans l'île... et mon âme s'écroule par terre.

C'est terrible ce qu'ils font. Et ce qu'ils vont faire est pire encore. Les gens de la jet-set qui arrivent actuellement arrivent trop tard. Bien des habitants "mythiques" de l'île, ceux qui avaient trouvé ici quelque chose de vraiment différent, sont en train de partir à la recherche d'autres endroits toujours vierges, ayant toujours un sens de l'aventure et de la vie. Ibiza se meurt. Elle va se transformer en grand parc d'attraction comme DisneyWorld. C'est un endroit pour vivre déphasé (ce qui est très bien... mais seulement pour ça ?).

Avant, c'était un endroit pour vivre. C'est toujours un bel endroit. Quand j'y vais, même en été, je parviens à traverser l'île par des chemins, sans rencontrer personne et à atteindre des criques où il y a peu de touristes comme moi. Parce que maintenant, je suis un touriste. Mais l'esprit a changé. Il s'est envolé vers un autre lieu.

Il y a plusieurs endroits dans le monde, mais je ne vais pas en parler. Qu'ils restent dans un petit cercle avant que ce soit inévitable. Il faut préserver les paradis personnels. Avant, à Ibiza, le touriste était une curiosité qui venait découvrir et les gens d'ici s'occupaient de lui, mais il y avait une vie. Maintenant, la vie c'est le touriste.

Depuis des années je ne parviens pas à m'adapter à l'île. Je cherche mon endroit, en m'adaptant aux changements, tentant de faire en sorte que mon fils puisse profiter de ce qu'il reste... Mais la sensation est triste.


- A part ça, la vie, c'était mieux dans les années 70 (l'enfance de tes personnages) ou maintenant?

- Tout ce que je sais, c'est que moi, à dix ans, j'allais à l'école en bicyclette. Ce n'est pas quelque chose de fondamental pour le développement humain d'un enfant. Mais j'allais en vélo, au lever du soleil, la rosée sur les plantes à travers les chemins de terre...

Si mon fils devait faire la même chose aujourd'hui, il devrait traverser de nombreuses routes qui n'existaient pas. Ce que je me demande, c'est pourquoi les gens que nous payons pour prendre les décisions recherchent la facilité. Je sais que le développement est nécessaire. Mais il y a quelque chose qui me chagrine. Tout ce qu'ils font, j'aurais pu l'imaginer moi-même. Je veux dire que par ignorance, j'aurais probablement fait les mêmes erreurs. C'est pour cela que je ne suis pas homme politique et que je paye des gens pour qu'ils prennent soin de moi, pour qu'ils fassent que les choses aillent mieux que si je les faisais moi-même... Pour qu'ils parviennent à l'impossible... Bref... Où est le livre des réclamations ?


- C'était mieux ou c'est juste le romantisme qui entoure l'enfance qui fait dire cela?

- Je ne crois pas que mon enfance ait été meilleure ou pire que celle de n'importe qui d'autre. Je l'ai vécue comme un enfant, et cela change complètement le point de vue. Je n'aimais pas particulièrement vivre au milieu de la campagne, ni passer quatre mois sur la même plage où travaillaient mes parents. Je détestais l'endroit... Cela fait partie de l'enfance.

L'adolescence n'est ni mieux ni pire qu'à un autre endroit. Les inquiétudes, les désirs, les frustrations sont les mêmes. On ne me laissait pas rentrer bourré à la maison avec deux filles, une accrochée à chaque bras, sous prétexte que l'on habitait à Ibiza.

Peut-être que l'adolescence est plus dure à Ibiza parce que les tentations sont multiples et amusantes... mais c'était un endroit, sans tomber dans les poncifs..., génial. La porte de ma maison était toujours ouverte. Si quelqu'un voulait venir, il exerçait une petite pression sur la porte et entrait... Aujourd'hui, la porte a des grilles... Bien sûr, ça a changé, mais pas seulement l'île, le monde a changé. Certains ont voulu régler les problèmes sans se confronter à eux, sans se rendre compte que l'on ne peut pas mettre des barrières à la vie. A Ibiza, aujourd'hui on pratique "le pain pour aujourd'hui, la faim pour demain".


- Les projets du réalisateur ? Un autre film? Sur quel thème?

- Je crois qu'il y a un pouvoir dans la parole dite ou écrite. Si je te raconte quelque chose de ce que je prévois, cela perd de sa force, cela se dilue et n'a plus d'intérêt.

Il y a des choses qui flottent ici ou là et certaines commencent à se matérialiser. Peut-être que l'année prochaine on filmera. Mais je préfère parler du travail réalisé.


- Que voudrais-tu ajouter qui n'a pas été abordé dans mes questions?

- Une chose... Surveillez vos politiques. Depuis dedans (la France), il sera difficile de se faire une idée de ce que les gens perçoivent à l'extérieur (j'imagine que c'est la même chose pour nous). Les hommes politiques français doivent changer le manière de vouloir contrôler le monde. Ce que l'on entend par ici est franchement honteux. Nous, il nous a fallu nous engager dans une guerre pour nous rendre compte du pouvoir que nous avons en tant que peuple. Ce n'est pas grand chose, mais au moins, celui-ci ne semble pas décidé à tuer sans raison.

Mais vous... Que vous faut-il pour réagir ? La politique coloniale ne permet pas d'améliorer ce monde. Au contraire. Dites à vos politiques qu'ils devraient peut-être penser à payer pour ce qu'ils volent aujourd'hui. Pour nous, ça ne fera pas une grande différence.

Au lieu de payer nos politiques pour quelque chose qu'ils ne font pas, nous payons ceux qui nous apportent un bénéfice. Et nous parviendrions à un équilibre mondial. Je suppose que c'est un mal général. Nous sommes gouvernés par des gens malades et incultes, honteusement incultes. Comme je le disais plus haut, il manque des couilles. Ce sont tous des trouillards incultes.

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