[Kitetoa, les pizzaïolos du Ouèb

Beaucoup de blockbusters pour rien

Ya quoi au cinoche en ce moment ? Des films garantis tout public. Vous ne risquez rien à y traîner votre progéniture. Planète des Singes, Final Fantasy, Juracirque Park, The Fast and the Fusious, et bof, et bof, et bof.

Première constatation, en 2043 (et des brouettes), les hommes naissent et vivent imberbes. Ouais ouais, c'est chouette de progrès. La preuve, le translucide Mark Wahlberg est rasé de près pendant tout le film. Et puis il faut qu'il arrête les amphèt': il n'arrête pas de courir pendant tout le film, sauf quand, précisément, il faudrait qu'il se bouge.

Tiens ! Les singes ont peur de l'eau. Je savais pas, ça. C'est peut-être vrai, finalement.

Pas très fut-fut, les militaires en 2043 (le temps ne fait rien à l'affaire): plutôt que d'envoyer une bonne vieille sonde automatique, ils envoient un singe (qui n'a rien demandé à personne) dans une suppositoire à réaction. Pas très courageux non plus, les humains. Ah! Où sont les Buck Rogers et les David Bowman d'antan ? D'autant que l'humain de service se crashe lamentablement, alors que le chimpanzé, lui, se pose comme une fleur. Question de style, sans doute.

Ya quand même un avantage à la m0ndiaLizaTi0n: humains et pré-humains parlent tous la même langue, dans ce film. Enfin, si on va voir la VO, parcequ'en VF, ils parlent français, cette langue bizarre que les m0nDiaLizeD ne comprennent pas. Costumes et tout et tout. Ville au milieu d'une plaine qui porte les stigmates récents d'une éruption volcanique. Ya pas à dire, ils en ont dans le slip, les singes, d'aller construire une ville pile poil sur une cocotte-minute magmatique. Pas trop dans la caboche, mais passons.

Tim Burton doit être fan de Gladiator. Du coup, il voit des légions romaines partout. Avec tambours et trompettes. Pouêt pouêt. Zimboum. Flop ? Ben même pas.

Côté cul, vous repasserez. Autorisé pour tout public, je vous dit. Ils m'ont bien fait marrer les murmures de dégoût des spectateurs quant Mark Wahlberg fait un smack à la gentille chimpanzée de service. Ya bien des humains qui trouvent très sympa de rouler des pelles à leur chien.

En 2043 (et des poussières), on a aussi inventé le feu sans flamme: à la mise à feu du réacteur (ils les construisent solide: après quelques milliers d'années d'inactivité, il démarre au premier coup de kick), les méchantes troupes du très très méchant singe sont juste assommés. Pas brûlés vifs. Totorizé pour mous publics, je vous dit. Je ne savais pas non plus qu'on pouvait accéder à l'intérieur d'un vaisseau spatial en passant par la tuyère d'un réacteur. M'enfin c'est vrai que j'en suis resté à Star Wars.

Arrivent alors les "fantômes". Tout numérique. "Révolution technologique", manque de bol, au service d'un scénario picométrique. Les décors sont très réalistes, aussi les personnages ont-ils tous l'air malades, ou sortant tout droit du musée Grévin. Répicatulons. L'héroïne (qui est l'opium du peuple, comme chacun sait), mignonne tout plein, se trimballe un peu partout pour chercher des formes de vie habitées par des "esprits". Les adeptes de la m0ndiaLizaTi0n sont des petits joueurs: avec Gaïa, c'est tous les composants de la planète qui forment un tout, du grain de sable à la montagne, de l'algue unicellulaire à la baleine bleue. Ah! globalisation, quand tu nous tiens. Le Jozébové local, lui, a un gros flingue dans une station spatiale, et il veut dessouder la planète, et accessoirement les fantômes. Pas très fut-fut, le Jozébové local. Paf. Bing. Zap. Flop ? Même pas.

Bien sur, Jozébové a tout plein de méchants jozébovistes avec lui pour réaliser ses noirs desseins. Première connerie: ouvrir le bouclier pour faire entrer quelques fantômes et convaincre le Conseil qu'il faut éradiquer tous les fantômes. Et paf ! Comme d'habitude, ça foire. New York II est détruite. Ça tombe bien, elle avait déjà été rasée dans la Planète de Singes (la bonne version, celle avec Charlton Heston, celle où il doit apprendre à parler leur langue avant de penser à mener une révolution socio-culturelle). Deuxième connerie, il continue à flinguer alors que son ordinateur lui répète: "attention, tu vas te faire pêter la gueule". Bref, ça finit comme à Navaronne. Boum. Mais dans l'espace, personne ne vous entend vous faire pêter la gueule. C'est un nouveau concept politico-correct: les méchant se font sauter le caisson tout seuls. Comme ça les héros en sortent les mains propres.

M'enfin heureusement que l'héroïne peut compter sur quelques Space Marines surentraînés (bien sûr) et motivés pour lui frayer un chemin à travers des hordes de fantômes (qu'on peut voir, ce coup-ci, alors que h'abitude, ils sont invisibles) pour arriver à faire je ne sais trop quoi pile poil dans la base des super-méchants fantômes qui ont tout de même l'amabilité de leur foutre une paix royale pendant au moins 20 minutes avant de s'apercevoir de leur présence. Bien sûr, le héros meurt à la fin, mais on a quand même droit à une scoubidou ending. Autorisé pour poux tublique. Zoziaux qui s'envolent à la fin. Flap flap.

Image à retenir: la planète les futurs fantômes explose, détruite par des super-bombes. Ça ne vous rappelle rien ? Ah! Cette bonne vieille guerre froide. "Allez, viens, on va expliquer l'évolution aux Macaques", aurait dit Mark Wahlberg.

Justement, à essayer d'expliquer l'évolution, on retrouve un Juracirque Park encore plus médiocre. Dératisé pour tout public, pas d'humains qui se font boulotter par des dinosaures vindicatifs. Maintenant, ils se mettent même à communiquer avec des mammifères bipèdes à station verticale. Sisi, j'vous jure. Sinon, on a droit à un bon vieux scénar: ya une connerie à pas faire, ils la font, mais s'en sortent tout de même.

Heureusement que depuis le temps, on a inventé le moteur à explosion. Ce qui nous donne "The Fast and the Furious", un histoire de ouatures, pleine de testostérone et d'oxyde nitreux. Bien sûr, le looser deviendra un ouinneur, avec approbation du grand chef. Le tout sur fond de braquage de camions, avec des Honda Civic boostées. Depuis, je regarde les Civic avec un autre oeil, dans la rue. J'aurai dû me méfier, la Civic tapée que j'ai sur mon Gran Turismo II marche pas trop mal. M'enfin, même pour les amateurs du genre, ya toujours Bullit. Et puis Steve McQueen, c'est autre chose. Ca vous déboule dans Frisco avec autrement plus de gueule. Vous verrez bien, moi ça m'a pas coûté un rond, merci le DiVX et l'ADSL.

Reste tout de même un film plutôt bien foutu, "A Knight's Tale" (Chevalier, je crois, en Français). Pas de dinosaures, pas de ouatures, pas de fantômes. Ya un méchant, mais il est français, donc fourbe et pas très courageux. Ca se finit bien, je vous rassure. Evidemment, les historiens vont sans doute pousser des hurlement, à voir autant d'anachronismes, mais ça se laisse regarder. Et cette bande-son à la "Guns 1748" !

Dans la série "les Français sont vraiment des pervers", jetez aussi un oeil à "Atlantis". Surtout pour les rôles secondaires. Et particulièrement la scène d'introduction d'un des personnages, Maul, chargé des travaux de forage. Il cause avec un accent français marqué, ne se lave jamais, fait collection de terre dans le lit des autres, et redoute plus que tout le savon. "You have disteurbeud ze deurt" est maintenant une des mes phrases fétiches. Vous verrez.

Ceci pour terminer sur 2 notes positives.

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