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Les marchés
toujours plus online...
Lorsque Gérard (à Paris ou à New York) prends
des options sur le Café et que les cours plongent en raison de ses positions... C'est le
petit producteur colombien qui ne sait même pas que ces instruments financiers existent,
qui prend tout dans la gueule. Et pourtant, on lui avait dit au petit producteur que c'est
mieux de faire du café que de la coca. Même si ça rapporte moins. Bah, l'année
prochaine il refera de la coca. Au moins le cours de la coca a plutôt tendance à monter.
Il y a moins de variations erratiques. Dis, petit producteur, il s'est encore passé un
truc dont tu n'as même pas idée. La SEC et son patron
Arthur Levitt ont décidé (ce sera effectif dans trois mois) que les systèmes de trading
alternatifs comme Institnet (Reuters) ou Datek Online
pourraient désormais proposer leurs services aux particuliers. Sans entrer dans les
détails, cela aura quelques implications comme: une plus grande "virtualité"
des marchés, plus d'anonymat; moins d'intermédiaires et de commissions lors des
passations d'ordres, plus de compétition, plus de produits dérivés...
Impressions Bruxelloises
Cette semaine, dans la "Let-R
commercial", je me dois de vous faire un petit commentaire sur les deux jours passés
à Bruxelles.
Qu'il en soit ainsi.
Kitetoa a en effet participé à une conférence sur le commerce électronique, ce qui
permet de faire un point, de sentir le marché. Pour les photos de Bruxelles, c'est ici et pas là..
Pour le reste... Que s'est-il dit d'intéressant pendant ces deux jours sur le commerce
électronique? Et bien... Heuu..... Plein de choses.
- Nous avons eu une liste interminables de chiffres plus ou moins farfelus sur le C.A.
global du commerce électronique via Internet. Des prévisions bouledecristalièsques.
Exemple: le commerce électronique en 2002 en Europe représentera 5 milliards de dollars
contre 110 millions en 1997. Ce qui prouverait que cette activité n'est pas encore
rentable. En effet, les dépenses en I.T. auraient atteint 250 millions de $ au cours de
la même année. Selon d'autres prévisions, le commerce électronique en Europe
représentera 8,07 milliards en 2004 contre 38,5 millions en 1997. Comme quoi tout dépend
de la fenêtre depuis laquelle on regarde tout ça.
- Les banques sont souvent les grandes absentes du commerce électronique. Ce qui de
l'avis de tous les participants est bien regrettable.
- Notons également que les participants anglo-saxons (Américains et Britanniques) comme
MarK Lorimer, CEO de Autobytel ou John Burchard,
responsable commercial de Peapod sont bien plus
confiants que les Français dans l'avenir du commerce électronique. En charge de sites
commerciaux qui explosent littéralement, ces responsables américains soulignent à
demi-mot que les banques seraient bien peu subtiles si elles ne tiraient pas parti du
développement du commerce électronique. Autobytel.com pourrait également être
Loanbytel_bankingbytel_brokerbytel.com. et géré par une banque. Non?
- Autre confidence de Mark Lorimer... Il estime qu'il est moins coûteux et bien plus
efficace de faire de la pub classique (T.V., 4X3, journaux) pour son service que de
s'afficher sur le ouèb. D'ailleurs, il ne le fait pratiquement plus. Selon lui, la pub
online commence à devenir bien trop chère. Il est vrai que dans la Silicon Valey et
ailleurs aux US (mais c'est moins frappant), on voit énormément de pub pour des serveurs
Web dans la vie offline. Mais cela doit être plus efficace qu'ici. Passons. Il a enfin
rappelé une décision qu'il avait prise il y a un peu plus d'un an et qui peut sembler
folle. Sa société avait en effet décidé d'être annonceur pendant le Super Bowl. 30
secondes de pub, une seule fois. Cela représentait quelque chose comme un tiers du C.A.
annuel (je n'ai plus les chiffres exacts en tête mais l'ordre d'idée est celui-là).
Encore un sacré pari. Tenu puisque l'activité a explosé après ce passage. Tiens, on va
peut-être acheter une page de pub pour Kitetoa... Heuu... non ça, c'est vraiment trop
cher de ce côté-ci de l'Atlantique...
- Si l'on en croit les intervenants les entreprises qui veulent avoir le moindre rôle
dans le domaine du commerce électronique au travers du Net doivent avoir une réactivité
en matière de stratégie qui dépasse les rêves les plus fous des hommes de marketing
dans notre pays.
- Au milieu des mille et un conseils pour développer une activité en ligne (quelle
qu'elle soit), on trouve celui-ci, signée Jean-Claude Pelissolo (LaSer Group): ne sous-estimez pas le poste
"animation". Ici, on souscrit. A 200%... ;))
Parmi les milliers de conseils et les centaines de chiffres prévisionnels de C.A. du
commerce électronique, il est une chose particulièrement frappante: l'an dernier, les
spécialistes du commerce électronique parlaient surtout de "vendre" (vendre à
tout prix... un catalogue online, un système de paiement et hop...!); cette année, les
spécialistes croisés à Bruxelles mettent le paquet sur une seule chose, satisfaire le
client. Le cyber-consommateur est roi. Dès lors, tout doit être pensé et mis en place
pour le satisfaire. Cela passe aussi bien par le système de paiement que par le contenu,
la présentation ou les garanties de service rendu.
A titre d'exemple pour ce qui est de la présentation, Fortis
explique qu'il vaut mieux faire simple que multimédia (10 minutes de chargement d'un
camembert en trois dimensions qui tourne sur lui même en faisant du bruit est une option
moins percutante pour visualiser un portefeuille boursier qu'un bête camembert tout plat
avec deux ou trois couleurs et qui se charge en moins d'une seconde).
Bon, bilan des courses?, me direz-vous...
Bilan, il y a des gens qui savent très bien où ils vont en matière de commerce
électronique. Ils ont des idées, des objectifs, des moyens, des capacités de réaction
sur le plan stratégique qui font peur. En tout cas, nous, à la place de pas mal de
sociétés européennes... Mais bon, on est pas à leur place.
P.S. Bruxellois: avant le départ pour Bruxelles,
Intel a annoncé la reprise de i-Cat. Si i-Cat ne vous dit rien et que vous lisez cette
Let-R, il vaut mieux que vous passiez à l'autre.
;))
bon, sur place, il y a avait des représentants de i-Cat.
Ils n'ont pas l'air de s'en faire. La reprise leur semble être une bonne chose et aidera,
toujours selon eux (ils étaient à ma table à déjeuner), à crédibiliser le produit
dans un marché concurrentiel et où prolifèrent les start-up. voilà, c'était la
rubrique bruit-de-couloir (en l'occurrence, de table...).
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