[Kitetoa, les pizzaïolos du Ouèb

Vakooler contre les faux-jetons: 2-0!!
(avis aux futurs candidats...)

Pourvu que ça dure...

 

A lire également, ce papier sur le match Vakooler-Kasskooye
qui s'était soldé par un score de 1-0
Regardez-moi ça... Les start-up dégantées qui se lancent dans des opérations d'intimidation à grand renfort de méga-cabinets d'avocats... Tout ça pour quoi? Parce que Vakooler a publié une news dans laquelle le petit site To Luna (.com bien sûr) est mis en cause. On dirait qu'une personne bien renseignée a expliqué à Vakooler ce qui se passe dans la boite. Elle dit quoi cette news? Elle dit que To Luna, une start-up qui veut réunir des internautes (membres) pour noter les produits achetés par lesdits internautes, est au bord de l'abîme. Oui, vous savez, l'abîme de 9 start-up sur 10. Celui dans lequel on tombe quand les investisseurs ne veulent plus remettre la main au porte-monnaie. En gros, c'est quand ils n'ont pas assez mis d'argent dans un truc foireux qu'ils lâchent l'affaire.  Quand ils le peuvent encore sans passer pour des abrutis. Sinon, ils remettent au pot. Mais je m'égare... Donc, To Luna réunit des internautes qui donnent leurs avis sur leurs achats. Et alors? On gagne de l'argent avec ça? Non. Mais comment To Luna gagne-t-elle de ses sous-sous me direz-vous...? Simple: en vendant des études aux boites pour leur dire comment les consommateurs membres de To Luna notent leurs produits. Pas bête. Comme un grand nombre de start-up (la plus connue dans le genre aura été Multimania), To Luna fait bosser gratos les internautes et revend leur production. Mais bon, il n'y a pas que dans le cyber-monde qu'on nous fait le coup. Dans le monde réel, les boites de sondages revendent nos opinions qu'elles ne nous payent pas. Non?

Je m'égare à nouveau. Revenons à la news de Vakooler. A la lecture de cette info, la direction de To Luna pète les plombs. Il faut dire que To Luna est en pleine négo pour une deuxième levée de fonds. Ils ont une soudaine envie de 20 millions de francs. Ce qui confirme une partie de la news parue sur Vakooler: la boite a déjà grillé son million d'euro levé au départ (début 2000). Normalement, le résultat de ce round devrait être annoncé courant janvier (dixit la pédégère). Je dis ça pour tous ceux qui, oiseaux de mauvaise augure, concluent leurs messages sur Vakooler (dans le forum ad hoc) par des: "on verra dans six mois". A mon avis, on verra avant. Bref. La direction pète donc les plombs puisque ce genre d'info tue le discours marketing pour la levée de fonds. Notez que pas mal d'investisseurs lisent Vakooler... Alors ils font quoi les gros malins? D'après vous, s'il s'était agi d'un papier dans Le Monde ou dans Libé, ils auraient fait quoi? Ils auraient, au mieux, demandé un droit de réponse. Mais là, non... Ils mandatent le cabinet ultra cher et ultra puissant Gide Loyrette Nouel pour faire peur aux auteurs de Vakooler et à l'hébergeur. Que dit Gide à l'hébergeur?

Ferme, machin, on verra plus tard pour le reste...

La lettre adressée à l'hébergeur dit en gros: "compte tenu de tel et tel textes, diffamation, publication en ligne, bla, bla monsieur l'hébergeur, si ayant été saisi par une autorité judiciaire vous n'agissez pas pour empêcher l'accès à ce contenu, alors pan pan cucul et nous pouvons demander communication du nom et de l'adresse de l'auteur du site. Bilan: nous vous demandons de supprimer sans délai la connexion du site afin de le rendre inaccessible au public. Et de nous filer noms et adresses des petits gars de Vakooler pour que nous puissions les mettre en cause directement". Pour le reste des procédures, on verra plus tard. Etonnant car à notre connaissance, un avocat, fût-il membre de Gide (et dieu sait qu'ils ont souvent la grosse têtes les gens de Gide ou de Lefebvre...), n'est pas une autorité judiciaire. Gide va donc un peu vite en besogne et saute la case tribunal...

Ca va chier!

Alors même que se joue ce drame, le Journal du Net enfonce le clou avec un long papier documenté sur le même sujet. Pan dans la tronche de To Luna, le JDN, pourtant soupçonné par tant de monde d'être l'agence de relation presse de toutes les start-up de France et de Navarre en explose une. Et pas au gros sel, à la chevrotine. Que dis-je, au Bazooka. Au Napalm même! Le JDN confirme le sens de la news de Vakooler et donne quelques détails supplémentaires. On sent que l'informateur est le même mais que la rédactrice du JDN a fait une petite enquête supplémentaire.

On s'attend donc a une réaction similaire de la part de To Luna. L'hébergeur du JDN a-t-il reçu le même fax de la part de Gide? Non. Etonnant hein? On attaque quelques copains qui se font un site drôle, bien informé, de qualité, mais pour rire, mais pas une entreprise qui vient d'annoncer son entrée prochaine en Bourse? Plus facile de faire peur a des jeunes que de se faire peur en attaquant un medium. Bah...

De toutes façons, les petits sites de copains du genre Vakooler (non, non pas le portail des copains, on a rien à voir avec les consciences auto-proclamées du Web indépendant) ont, justement, des copains. Bilan, en quelques heures, les journalistes de bon gros sites de presse se pointent par téléphone dans tous les bureaux de To Luna, de son incubateur, etc. Ca sent la mauvaise opération de mauvaise pub avec plein de papiers négatifs à la clef... Manquerait plus que Libé se fende d'un papier et ce serait la curée...

L'incubateur, la start-up et les approximations...

L'incubateur de la start-up sus-mentionnée plein de fois (ça, c'est pour éviter les répètes') s'appelle Tocamak. Un petit tour sur son site s'imposait parce que l'incubeur n'avait pas été très sympa pour sa start-up dans le JDN. Marrant... Tocamak est l'incubateur du désormais célèbre MisterRent, vu-à-la-télé-dans-Capital... (ex Toutlouer.com). Or l'ami MisterRent n'est pas inconnu de Kitetoa. Souvenez-vous de cette brève dans Zipiz... Elle disait à peu près ça: "avant l'émission Capital, MisterRent faisait 20 visiteurs par jour d'après leur compteur hit-parade.... alors que dans l'émission ils en annonçaient 3000". Aujourd'hui ils font dans les 1000 visiteurs par jour et ça baisse, ça baisse, ça baisse tous les jours. Emmerdant pour Tocamak tout ça. 20 visiteurs par jour avec 20 salariés, ce n'est pas un résultat génial. Alors si en plus la presse tombe à bras raccourcis sur une autre de ses start-up... Pas cool...

Revenons un dernier coup sur cette news de Vakooler et les explications données par les responsables de To Luna.

Alexandre Audier, "directeur éditorial", co-fondateur de la boite, explique vendredi matin que pour les factures impayées, "on est à jour. On joue sur la trésorerie, de manière classique". Bon.

Pour les employés qui sont virés, il explique que les gens sont "partis pendant leur période d'essai" ou qu'il s'agissait de "stagiaires". "On était 24 cet été. Là on est 20". Faut dire que la gestion des ressources humaines c'est étrange chez eux. Selon une interview accordée à l'Express, les fondateurs de To Luna expliquent tranquilles: "le recrutement? Ca fait partie des 50 choses qu'on ne sait pas faire et qu'on apprend!". Le chiffre d'affaires inexistant? "C'est plusieurs centaines de milliers de francs", souligne Alexandre Audier. Même à 300.000 F, le chiffre que les fondateurs annoncent officieusement, cela fait environ 27.300 F par mois. Avec de l'autre  côté (dépenses) près de 7 millions de francs. Ou, par mois, quelque 637.000 balles dépensées. Ca en met du temps à décoller ce bidule... Mais rien n'est clair dans le discours des djeunz qui n'en veulent et qui réussissent dans l'Internet de dedans la nouvelle économie. Ainsi, vendredi, toujours, l'attachée de presse de To Luna compte 16 contrats à durée indéterminée sur 18 salariés. Et le soir, la pédégère annonce 17 CDI sur 18 employés. Plus drôle, elle affirme sans rire que To Luna n'a jamais demandé la fermeture du site Vakooler. Ce qui est totalement faux. A moins que les avocats de Gide soient idiots et qu'ils aient totalement outrepassé la demande de To Luna. Bref, on ne sait plus à quel saint se vouer... Pas capables de se compter dans une start-up pas bien grande. Pas capables d'annoncer un chiffre d'affaires (la transparence à ses limites), pas capables de dire ce qu'ils voulaient faire avec cette démarche outrancière. Pas capables de trouver un email sur le site de Vakooler pour entrer en contact avec les auteurs. Pas capables de trouver les auteurs... Faut changer de domaine d'activité.

Bilan des courses? Lorsque l'on s'expose, comme n'importe quelle entreprise, il faut savoir accepter la critique. D'autant que l'on utilise la presse pour se faire de la pub gratuite. Mais surtout, lorsque l'on est mécontent d'un article paru sur un site, même petit et perdu au fond du Net, il vaut mieux tenter une discussion amicale plutôt que de se lancer dans une action radicale. Car les petits sites paumés au fond du Net ont un avantage. La sympathie. Et le pouvoir de l'information.

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