[Kitetoa, les pizzaïolos du Ouèb

Difficile avenir cyber...

Cela fait désormais près de six ans que Kitetoa.com dénonce les entreprises et autres services publics qui ne respectent pas la loi de 78 sur la protection des données personnelles. Bien entendu, elles ne respectent pas les règles élémentaires en matière de sécurité. Car pour que l'on trouve tout ce que l'on trouve a l'aide d'un simple navigateur, il faut que les sites visités soient bien mal paramétrés. Nous avons prouvé plusieurs fois par des explications techniques et une fois en justice que nous ne pirations rien. Alors, encore un fois, si des gens qui ne sont que des utilisateurs éclairés du web trouvent ça... Que trouveraient des gens qui ont des capacités techniques importantes?

Dire cela nous amène à parler de la sécurité, des hackers et des pirates. La sécurité informatique est un leurre. Il ne peut y avoir de sécurité totale. On peut espérer qu'il y en ait une partielle. Et même forte. Cela arrive. Mais dans une minorité de cas. Quand le Web n'existait pas, il était relativement difficile de s'introduire là où une entreprise ne le souhaitait pas. Qu'elle l'ait transcrit dans la réalité de ses ses réseaux ou pas. Aujourd'hui, les technologies sont ouvertes, connues de tous, leurs failles également. Il est désormais très simple d'accéder à des données confidentielles via Internet. Si l'administrateur du réseau visé a imposé des règles de sécurité basiques (lecture/écriture), les pirates trouveront un biais. Il y a dans la nature des hackers et des pirates qui peuvent représenter un problème pour les réseaux informatiques. Les hackers n'ont pas d'intention malveillante, ce qui ne veut pas dire que la justice ne peut pas leur reprocher des choses (souvent à tort). Les pirates ont une intention malveillante. Tout cela est connu. Il y a longtemps (1997 et après), je me suis demandé quel était le pouvoir réel de ces hackers ou pirates. J'en ai rencontré pas mal (des hackers) et j'ai beaucoup discuté avec eux. Il ressort que leur pouvoir est immense. Bien plus que ce qui écrit ici ou là. Et peut être même plus que ce qu'ils imaginent eux-mêmes. Qu'en font-ils? Rien. Et dans un sens, c'est mieux pour reste du monde. Les mafias ou les groupes terroristes peuvent-elles mettre en place des équipes dangereuses sur un cyber-plan? Des actions de la part de ces équipes dans le monde des réseaux peuvent-elles avoir des répercussions dans le monde réel? Il semble qu'il faille répondre oui pour la première question et non pour la deuxième. Maintenant, revenons à un roman, initié en 1996 et achevé quatre ans plus tard: Hell's r00ts. Est-il possible de mettre à mal le système dans lequel nous avons choisi de vivre avec quelques ordinateurs? J'avais déjà répondu oui dans ce roman. C'est encore plus vrai aujourd'hui. Toutefois, il serait très dur de monter une équipe efficace, encore plus compliqué de trouver les fonds et ne parlons même pas de la mise en place de l'infrastructure. Les gouvernements ou les mafias (ajoutons les terroristes pour faire plaisir à G. W. Bush Jr.) ont peu de chances de parvenir à réunir les gens nécessaires.

Les membres de Kitetoa.com ont toujours dit (et c'est vrai) ne pas avoir de connaissances techniques pointues. Oui, nous savons comment marche ce réseau et ses composants, oui, nous en mesurons les impacts. Non, nous ne sommes pas des garagistes. Si nous savons qu'il y a une batterie des pistons et des bougies dans le moteur, nous ne savons pas manipuler ces pièces, encore moins réparer. Ceci dit, le fait de savoir quels sont les composant du moteur donne-t-il des moyens particuliers? Lorsque chacun de nous se connecte au réseau, il a les mêmes pouvoirs que les autres. En apprenant comment fonctionne le réseau les pouvoirs grandissent. Il devient plus simple d'interagir avec lui. Nous sommes et moi le webmaster en particulier, a des années-lumières des capacités des hackers sus-cités. Mais déjà, il faut constater que nos moyens sont énormes. Les anciens parlaient de kung-fu. Mon kung-fu est puissant. Que faire de tout ça? Rien. A partir du moment où l'on prend la mesure de son kung-fu, à quoi cela sert-il de l'appliquer? On connaît déjà les effets. C'est un peu ce que je racontais il y a peu à des élèves d'une université. Il est simple de pirater des serveurs. A quoi cela sert-il? A rien. Et si vous savez que vous pouvez le faire, alors ne le faites pas, le fait de savoir vous suffit. Cela se révèle par ailleurs meilleur pour la santé. Vous échapperez ainsi à une confrontation souvent violente avec le système judiciaire. Les gens qui disent nous diriger estiment que ceux qui savent conduire et ceux qui savent ausculter les moteurs sont dangereux. Les lois qu'ils destinent à ces gens là sont très répressives. Ce nouveau modèle de voiture leur fait très peur. Il ne viendrait à personne l'idée de garder sur un grand cahier les traces de qui écrit quoi à qui et quand via la Poste. Pour le réseau, conserver les logs de tout ça semble une évidence pour les hommes politiques.

Que faire donc de tout ce que nous trouvons au fil de nos surfs? Publier des articles comme nous l'avons toujours fait ou laisser tout cela dormir? La question se pose. D'autant que rien ne change vraiment. Il y a eu un courant du monde de la sécurité informatique (Antisec) qui avait choisi de ne rien diffuser. De tout laisser dans l'obscurité. Il y avait des points positifs dans cette démarche. Cette problématique liée à l'informatique se pose aussi pour des sujets plus classiques. La presse ne souhaite pas publier certaines informations et semble bien être victime d'une étrange amnésie. Une nouvelle chasse l'autre et il n'est jamais question de regarder en arrière (ou presque). On m'avait annoncé une remise en question de la profession de journaliste et de la manière dont les journaux travaillent avec la publication du livre La face caché du Monde. Mais j'attends toujours. Quelqu'un dans une rédaction a lu tout le livre? Quelqu'un se souvient de ce qu'il y est écrit? Quelqu'un a envie d'une autocritique bénéfique et générale? On ne dirait pas...

Il y a quelques jours, RFP a décidé de passer du côté de l'obscurité, avec des motivations et des réponses différentes aux questions posées par ce mouvement. Demain ce sera un autre. Puis encore un autre. Et le niveau global de la sécurité informatique va aller en régressant...

Ceci dit, tout cela n'est rien par rapport aux fléaux qui s'abattent régulièrement sur cette pauvre humanité. Et par rapport à ceux qu'elle s'inflige elle-même.

Il faut juste souhaiter, pour nous, populations privilégiées de cette petite planète, que la projection digitale de nos êtres, c'est à dire la vie que nous menons sur le réseau ne nous apportera pas trop de problèmes. De fait, nous laissons des traces ou des traces peuvent être laissées en notre nom qui peuvent nous être reprochées par la suite. J'en ai fait l'expérience avec Tati. Dans quelques années, alors que la situation aura dégénéré (encore moins de sécurité, encore plus de poids pour nos existences cyber) il sera possible pour les autorités ou un groupe mal intentionné de réduire nos vies réelles à néant, que nous soyons coupables de quelques chose ou pas. Méfiance donc...

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