[Kitetoa, les pizzaïolos du Ouèb

Cinebank, pousse au crime ?

Bon, c'est pas ma faute, y'avait rien à la télé ce soir qui vaille le coup de risquer une entorse du pouce à appuyer sur les touches multicolores de ma télécommande. Désabusé à l'avance, me revient pourtant en mémoire le laïus d'un commerçant amène qui avait réussi à me fourguer il y a quelque temps déjà une carte de retrait filmique de la société Cinebank. Carte dont je me suis royalement servi... une fois.

Petit rappel : vous créditez ladite carte, deux cents balles, et puis vous retirez vos films 24/24 dans les distributeurs, dès que vous avez une fringale de Bourvil ou de Bruce Willis.

Bref. Je chausse mes baskets, fais une petite trotte, et me pointe au distributeur du coin nanti de mon code en bonne et due forme. J'insère ma carte, et l'ignoble machine me la recrache. Patient, comme toujours avec les appareils neo-technologiques, je souffle sur la bande magnétique et réinsère ma carte. Le recrachage se réitère.

Qu'est-ce donc ? Quatre essais plus tard - je suis un optimiste - j'entre dans le magasin jouxtant le distributeur pour connaître le comment du pourquoi. Entendant l'objet de ma requête, trois vendeurs éclatent littéralement de rire concomitamment. « La carte, vous l'avez achetée ici ? » demande l'un d'entre eux. Ben non, je l'ai créditée dans un autre Cinebank, de l'autre côté de Paris, avant mon déménagement. Mais bon, c'est une chaîne, non ? Re-éclatade de rire. Ben non, c'est là, la blague. C'est **pas** une chaîne.

La carte ne marche que dans **une** machine, me répondent mes trois rieurs. Normal que ma carte soit pas reconnue. Désormais faut que je fasse Porte de Clichy, Porte d'Orléans pour mater un film ? Un peu loin.

Dépité, je m'en suis allé, honteux et défait sous les quolibets des marchands. J'ai perdu mes 200 balles investis dans rien qu'un bout de plastique qui me sert plus à rien. Tant pis. Néanmoins, messieurs, les marchands, la morale est sauve.

Je cherchais depuis quelques temps quelque bonne raison, quelque justification de qualité pour me dédouaner de menus téléchargements Divx et MP3 effectués ici ou là, et qui me culpabilisaient bien un peu la couenne de temps en temps. Grâce à Cinebank, je sais désormais que le téléchargement est une vertu qu'il faut pratiquer assidûment afin d'empêcher ce genre d'arnaque à la chaîne de se développer. Parce que ces 200 balles par ici, ces 200 balles par là lorsque la carte parvient à expiration au bout d'un an, ben faut bien qu'on les récupère quelque part, non ? Merci donc à Cinebank de me permettre de soulager ma conscience et de cultiver mon côté Robin des Bois en téléchargeant à outrance.

Tout ça sans même chausser mes baskets.

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