virtualité et réalité
Les projets menés par Visa, MasterCard, e-Comm et C-SET
en sont donc encore à la définition des spécifications techniques. Rien n'est arrêté
en matière de partage des risques et des commissions. Dans le même temps, certaines
solutions d'achat et/ou de paiement en ligne fonctionnent. Même si leur diffusion reste
marginale en regard du nombre de connectés au réseau, elles ont le mérite d'exister et
de fonctionner.
Outre CyberCash, on trouve parmi ces multiples
applications les cyberdollars du Dr David Chaum et
la Klebox de la société Kléline.
L'Ecash a ceci d'intéressant qu'il reproduit
exactement le schéma de l'argent liquide. Vous retirez des dollars virtuels sur votre
compte bancaire et vous les utilisez comme bon vous semble. Personne ne pourra jamais
savoir (sauf pour les besoins éventuels de la justice) que tel ou tel e-dollar a été
dépensé par telle ou telle personne. La confidentialité et l'anonymat tant appréciés
sur le réseau sont respectés.
La Klebox, mise au point sur la base de la technologie Globe
ID par Kléline (filiale de la Compagnie Bancaire et de LVMH) propose une solution
d'achat et non pas seulement une solution de paiement. Kléline vient d'annoncer un accord
avec Digital pour l'utilisation de la technologie
Millicent. Ce qui lui permet de proposer (rapidement) une solution de paiement allant
jusqu'au centime. On se rapproche des dollars virtuels de David Chaum.
Reste que toutes ces solutions pâtissent du même problème. Ces solutions parfaites sur
le papier pour le monde virtuel dans lequel elles doivent trouver un marché, se heurtent
aux contraintes du monde réel. Le virtuel et le réel ne se marient pas - pour l'instant
- facilement.
En fait, on conçoit aisément, comme le précise l'AFB, que tout service mérite une
juste rémunération. Ainsi, lorsque l'on interface ces solutions sécurisées de paiement
ou d'achat sur réseau ouvert avec les circuits bancaires classiques (un compte...) le
prix correspondant à l'utilisation de cet argent virtuel devient rapidement
psychologiquement inacceptable.
Pour ce qui est de l'ECash, la Mark Twain Bank qui
distribue ces dollars virtuels, impose (pour un utilisateur fréquent) 25 dollars de frais
d'ouverture du compte virtuel, deux dollars de frais de gestion par mois (autorisant deux
mouvements mensuels entre le compte réel et le compte virtuel), un minimum mensuel de 750
dollars en ECash et une commission de 4.5 % lorsque l'utilisateur convertit des dollars
virtuels en dollars réels... Bref, le client de la Mark Twain doit intégrer qu'il paye
pour disposer de liquide. Un concept sans doute difficile à faire passer en France. La
Klebox, téléchargée par moins de 10.000 personnes, impose quant à elle des commissions
de 3 % pour les paiements par carte bancaire, de 4 à 15 % pour les paiements
"porte-monnaie électronique virtuel" et de 15 % environ pour les paiements de
très petit montant (actuellement... Avant mise en place de la technologie Millicent).
KITETOA
Pour mémoire :
Les banques qui ont décidé de proposer le
système Ecash sont :
- Bank Austria
- Den norske Bank
- Advance Bank (Australie)
- Deutshe Bank
- Mark Twain Bank
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