De quoi avez-vous peur aujourd'hui?
L'an 2000 va peut-être mettre par terre la moitié de la planète. Les systèmes informatiques vont avoir quelques problèmes et l'on craint le pire pour les secteurs bancaire (l'argent, encore l'argent), de la santé, du nucléaire (ça va un peu avec le précédent finalement...). Cette petite angoisse informatique est devenue une grosse peur et Berçy nous la joue méchant bonhomme vert à la T.V. seulement huit moi savant le boum fatidique. Comme si tout allait bien. Il n'y a d'ailleurs aucun chiffre précis de donné par Berçy sur l'état d'avancement contrairement à la situation américaine où le Sénat communique régulièrement un pourcentage de préparation secteur par secteur. Il faut dire que le Bug de l'an 2000 sera arrêté à l'Ouest de la France par l'Atlantique (qui est un peu vaste à franchir et d'Aboville s'en souvient encore), au Sud par les Pyrénées, à l'Est par les Alpes et au Nord par la Manche. Un peu comme pour le nuage de Tchernobyl et autres poulets à la Dyoxine.
La République, aussi forte soit-elle est également très peureuse. elle a peur des langues régionales. Le régionalisme pourrait-il être finalement une forme de nationalisme qui pousserait de paisibles paysans à demander l'autonomie? Signant ainsi la mort de l'unité républicaine française!? Notre pays pourrait alors vite voir ses frontières ramenées au périphérique parisien... La république a peur se ses banlieues, de ses citoyens qu'elle écoute contre leur gré... Bref, ça ne va pas fort du côté de Matignon et de l'Elysée depuis quelques nombreuses dizaines d'années.
Les charlatans de l'angoisse sont légion et l'être humain n'a donc pas fini d'avoir la pétoche. Le 11 août 1999 sera un jour intéressant puisque Paris risque de disparaître sous les flammes. Seule consolation, si cela n'arrive pas, la rentrée sera plus calme, les deux principaux furieux de la prédiction catastrophique ont promis d'arrêter s'ils se sont trompés. A quand les livres "Pourquoi j'ai arrêter de prédire des conneries" et "Je savais que j'allais arrêter, je l'avais prédit".
Il y a aussi les hommes du GIE Cartes Bancaires qui ne sont pas très à l'aise... C'est en tout cas ce que raconte le Canard Enchaîné de cette semaine avec une histoire sur un garçon qui a craqué la sécurité des cartes bancaires et que le GIE voudrait bien faire taire... Méfiance.... On se souvient qu'à trop fouiller dans les puces, certains finissent mal comme Tron...
Bref, ils ont tous un peu ou très peur. Nous aussi bien sur.
Mais en fait, la plupart du temps, ce n'est pas de quelque chose qu'ils ont peur. C'est de l'impact possible de ce quelque chose sur leur situation actuelle. Car avant tout, l'homme a peur de perdre son confort actuel. Ceux qui n'ont rien, n'ont peur de rien... Ou presque.