La "nouvelle économie" nous emmerde!
A tel point que les plus grands patrons du monde, qui n'y connaissent absolument rien, se lancent. Ils créent même des fonds d'investissement. Et l'on assiste à de bons gros délires. Des investissements étonnants dans des projets plus ou moins intéressants... Souvenez-vous, en 1996 il y avait encore parmi ces grands patrons des gens pour dire que ce réseau ne créerait jamais rien d'intéressant. L'année d'avant, le grand gourou actuel des développements Internet de France Telecom expliquait sans rire qu'il allait tout faire pour développer le Minitel et le Kiosque P.C. afin de freiner le développement d'Internet. Aujourd'hui, les crânes d'oeuf de France Telecom ont décidé de rebaptiser leur entreprise net company.
Mais regardons d'un peu plus près cette nouvelle économie... Que génère-t-elle exactement? Ou mieux dit, quelle économie génère le réseau Internet?
Bien entendu, l'explosion du réseau et des technologies qui lui sont liées a généré des entreprises, de la richesse, des emplois. Bien entendu Netscape qui n'existait pas il y a quelques années, Amazon qui n'existait pas non plus ont créé des emplois et représentent une capitalisation boursière supérieure à celle de Boeing. Mais cela a-t-il un sens économique? Sans doute pas. Evidemment, les start-up font vivre des gens. Bien sûr la multiplication des sites de commerce électronique génère une activité économique. Mais de là à créer réellement quelque chose (des bénéfices) il y a un grand pas. Tout ce qui est créé jusqu'ici, n'est finalement qu'une grosse bulle qui repose sur l'investissement massif de patrons dopés par les prédictions creuses des sirènes... On retombe dans la logique classique qui fait bouger les marchés financiers. La même logique s'applique à la nouvelle économie: "j'achète parce que tu achètes, parce que Dupont achète, lequel achète parce que j'achète". Transposez ce bon mot de Bernard Maris de la sorte: "L'e-fonds de Vivendi investit dans le Net parce que l'e-fonds de Lagardère investit dans le Net, parce que l'e-fonds de LVMH investit dans le Net, lequel investit parce que l'e-fonds de Vivendi investit fans le Net"...
Et dans toute cette histoire, il n'y a que du marketing. Une bulle... La meilleure illustration de cela est sans doute le contenu des milliers de communiqués de presse que l'on peut voir, émanant des entreprises qui font partie de ladite nouvelle économie. Triomphants, alors que les produits tombent dans l'oubli alors même que leur forme finale n'est pas encore achevée. Des exemples? Pointcast, le fer de lance des push technologies que les gourous nous vendaient comme LE truc qui allait tuer la télé et le Web à la fois, n'est plus qu'un vague souvenir. Java, le langage qui allait tout changer est réduit, la plupart du temps à faire clignoter un bouton... Les Web terminaux sont restés au stade de rêve et les grands patrons qui nous annonçaient la mort des P.C. en sont pour leurs frais...
Réjouissons-nous toutefois, Internet génère sa propre vie et il existe. Cela permet d'y voir le meilleur et, bien entendu, le pire. Mais le fait que le meilleur soit là suffit à nous rendre heureux.