Haxor irakxor & chinaxor...
Le groupe LoU déclare la guerre électronique à l'Irak et à la Chine. Bilan, ils s'attirent les foudres de la communauté des hackers...

Il y a quelques temps, le groupe LoU (Legions of the Underground) annonçait qu'il déclarait la guerre à la Chine et à l'Irak, deux pays qui ne sont pas forcement bien notés en matière de droits de l'homme. Si l'on en croit le Hackers News Network qui a révélé l'histoire, mais aussi les logs d'une conversation entre membres des LoU sur l'IRC présents sur le site de HNN, les LoU en ont gros sur la patate. Ils se demandent s'il n'est pas de leur devoir d'agir puisque les gouvernements, les Etats, ne sont pas en mesure de s'opposer fermement à la Chine (par exemple), considéré comme le marché du prochain millénaire.

Ils proposent donc de détruire les systèmes d'information de ces pays.

La suite est moins drôle. Dans un premier temps, le groupe a bien annoncé avoir gagné un accès à un réseau sous X25 en Irak et à quelques réseaux en Chine. Certains membres de LoU ont annoncé avoir pris le contrôle de quelques firewalls qui sont sensés être la nouvelle muraille de Chine afin que les Chinois ne puissent pas avoir accès à toutes ces sornettes que la société capitaliste diffuse sur le ouèb.  Selon les membres du groupes cités par Wired, ces firewalls ont été reconfigurés pour laisser passer les requêtes sur les serveurs initialement bannis par ce pays. Et puis, tout se gâte. La communauté des hackers prend la mouche et lance un appel général à la condamnation des agissements du groupe LoU. Parmi les signataires, les groupes comme L0pht, le Chaos Computer Club, Cult of the Dead Cow... Tous s'opposent à l'infowar. La guerre de l'information.
Et le 7 janvier, le groupe LoU annonce qu'il n'a jamais eu l'intention de détruire les systèmes d'information d'un pays ou un autre. Le groupe ne renonce pas à des actes de "hacktivisme" (très à la mode en ce moment) mais s'interdit de se lancer dans une croisade comme celle qui a été décrite par plusieurs media.

Stratégie de la terreur

Si l'on en croit les signataires de cet appel (qui a fonctionné), l'usage de l'infowar ne doit pas être le fait des hackers qui paieraient par la suite le prix fort. Traduisez: si nous avançons dans cette voie, nous seront considérés comme des terroristes et traités comme tels. A noter que les groupes signataires ont dépensé beaucoup d'énergie à asseoir leur réputation de hackers "fréquentables" et incontournables pour les problèmes de sécurité liés à l'explosion du réseau Internet. L0pht a été entendu par le Sénat américain parce qu'il estimait pouvoir planter Internet en moins d'une demi-heure et le cDc est connu pour son petit utilitaire Back Orifice..., l'ancêtre de NetBus. Sur le terrain "gouvernemental", les signataires ajoutent que la préparation à la guerre de l'information est suffisamment avancée pour qu'il ne manque qu'un test grandeur nature avant que des budget ne puissent être débloqués. L'attaque des LoU pourrait, sans le vouloir, être ce test et la communauté des hackers n'a pas envie de voir des budgets gouvernementaux être votés dans ce domaine...

Les auteurs de l'appel soulignent également que l'on ne peut pas attendre une libéralisation d'un pays si on le force à se replier sur lui-même en le privant de toute infrastructure lui permettant d'avoir accès au reste du monde (ondes, journaux, Internet). Cette opinion est sans doute discutable, mais bon...

Enfin, les signataires soulignent qu'une déclaration de guerre va contre l'éthique des hackers. C'est sans doute l'argument le plus valable.

Kitetoa