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Sachant la rage que peut manifester une agence de la
B.N.P. pour récupérer les cinquante francs de découvert d'un de ses clients, il est
comique de voir l'aboutissement des efforts déployés par les banques françaises pour
tenter de sécuriser les paiements par carte bancaire à puce au travers d'Internet. Il
leur aura en effet fallu trois ans et de nombreux millions de francs pour comprendre que
la mise en place de deux standards de sécurisation concurrents troublerait sans doute les
internautes.
Mais les millions sont visiblement moins difficiles à sortir que le bon sens et que de
passer outre des problèmes "politiques" entre personnes ou établissements.
Depuis trois ans, la communauté bancaire française est déchirée. Deux camps ont tenté
d'emporter le fabuleux marché (ou supposé tel) des paiements par carte bancaire sur
Internet. Le premier camp (protocole C-SET), emmené par le Groupement Cartes Bancaires a,
semble-t-il limité la casse en matière d'investissements. Le second, (protocole e-COMM)
emmené par la B.N.P., a visiblement englouti quelques millions avant d'accepter, avec
autant de réticences que le GIE C.B. de passer au dessus des problèmes politiques. Les
deux projets (et par la même occasion les deux protocoles) sont fondus en un seul.
Décision entérinée il y a peu, nous vous en parlions récemment. En attendant, hors
ressources humaines (et l'on peut compter au moins une personne et demi à plein temps par
établissement), le consortium e-COMM a dépensé au moins 50 millions de francs. France
Telecom a pour sa part sans doute pris à son compte une grosse partie des coûts de
développement de la fonction micro-paiement. Mais sur ce point, on attend toujours, selon
les acteurs du projet, la mise en place d'une solution réelle.
D'aucun diront que tous ces investissements ne sont pas perdus puisqu'un standard verra le
jour. Sans doute. Mais il y a tout de même pas mal d'énergie et d'argent (ni
"virtuel", ni "cyber") jeté par les fenêtres sur trois ans.
Un challenge: arrêter d'être
cons
Si l'on était mal polis, ce qui n'est bien entendu pas le cas au sein de l'équipe
Kitetoa, on dirait "arrêtez d'être cons". De fait, les banquiers et autre
directeurs généraux très intelligents doivent continuer de penser que l'on peut imposer
un modèle économique au réseau. C'est sans doute pourquoi, depuis des années, Visa et
MasterCard avec SET, le GIE C.B. et e-COMM en France avec leurs travaux respectifs,
s'entêtent à vouloir imposer un "standard" de sécurisation des paiements au
travers d'Internet (sur réseau ouvert disaient-ils au début des travaux) alors qu'ils
ont décidé unilatéralement qu'il s'agit d'un standard. De fait, depuis des années et
les chiffres le prouvent chaque jour un peu plus, les cyber-commerçants et les
utilisateurs ont opté pour SSL comme outil de sécurisation des paiements.
On va quand même vous livrer un chiffre. Et... heuuu... Non, on ne sait rien et on n'est
pas des journalistes bien informés puisque l'on fait une E-zine (c'est ce qu'on dit de
Kitetoa chez FT...). A la fin septembre, depuis le début du pilote e-COMM, 115
transactions ont été effectuées. On ne fera même pas la division de 50 millions par
115 transactions... Heuuu. Si, finalement, si... Ca fait en gros 435.000 balles la
transaction. C'est cher le pilote pour faire un standard. Non?
Le sage dit : "Si je sais reconnaître mes erreurs, je progresserai plus vite vers la
lumière".
Le fou dit "Si je dépense, c'est que je produis".
Et en plus, on ne vous dit pas tout...
:))
Kitetoa
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