UMTS: et maintenant? |
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En bon e-gourou de la
pas-nette-économie (les chevilles, ça va, on vous remercie), nous avions prévu le retrait
de Bouygues. Il faut dire que nous n'utilisons que du marc de café colombien non
additivé, ça aide. Même si à cause de ça, la forêt amazonienne crève doucement de
déforestation sauvage... Après avoir consciencieusement démoli l'UMTS, il nous faut aujourd'hui reconstruire. Eh oui, c'est bien joli "du passé faisons farce rare", mais aujourd'hui, il faut penser au salut des prochaines générations, alors que la 3ème est déjà enterrée. Parce que le retrait de Bouygues met finalement tout le monde dans la mouise: France Télécom, Vivendi, le gouvernement français, les autres opérateurs qui ont acheté à prix d'or leurs licences, etc. A tout censeur, tout honneur. Commençons par le gouvernement. C'est clair, il est très mal. Ils vont relancer un appel à candidatures? La belle affaire. Il y a peu de chances que cela réussisse mieux ce coup-là: même motif, même punition. Ils ne peuvent pas baisser le prix des licences, sous peine de se retrouver à la minute sans eau et sans téléphone. Ils ont annoncé qu'ils n'assoupliraient pas leurs exigences en matière de couverture du réseau (la fracture numérique frappe avant même d'exister). Donc, de ce côté-ci, chou blanc. Dommage pour les retraites, on trouvera autre chose. Une taxe sur la connerie, peut-être ? Ca, au moins, ce serait un impôt universel. Alors ? Certains chez Kitetoa estiment qu'ils vont tenter le coup quand même, quitte à aménager pour FT et Vivendi des conditions leur permettant de se mettre à niveau de leurs petits camarades. Ils ne sont plus à une bidouille fiscale de plus. D'autres pensent à une solution plus tordue, donc nettement plus probable. L'ART va retoquer sous un prétexte quelconque les candidatures de FT et de Vivendi, noyé sous des explications techniques qui auront l'apparence de la vérité, et qui auront l'avantage de fermer la bouche à tous ces journalistes incapables de voir plus loin que le bout de leur édito. Puis, après avoir mûrement réfléchi, ils reverront à la baisse les tarifs, sous un prétexte quelconque: attirer plus d'opérateurs, conserver une vision stratégique intégrée à long terme prenant en compte les contraintes techniques propres à chaque candidat, maintenir à un coût acceptable le litron de Ricard, bref, une bonne excuse. Ce qui ne fera sans doute pas plaisir à super-fafa, une fois de plus responsable-mais-pas-coupable de s'être emmêlé les doigts dans les touches de sa calculatrice à phynances. Mais il verra sans doute en cela une sortie "honorable", capable de maintenir l'avantage compétitif de la France sur le marché global (ce n'est toujours pas une insulte, rappelons-le) des télécommunication et des NTIC (qui ne signifie pas Nouvelle Tarte à la crème Infligée aux Contribuables). Même s'il perd un petit paquer de milliards dans l'histoire. Après tout, ce n'est que justice: vu le kilométrage de couleuvres que l'on nous fait ingurgiter chaque année (unité de base: le parsec), comme la vignette automobile qui sert à phynancer les retraites, ou EDF qui augmente ses tarifs pour se préparer à l'arrivée de la concurrence, il faut bien que Bercy, de temps en temps, se ridiculise un peu. D'autant qu'il vont avoir fort à faire pour éviter que Bruxelles leur tombe sur le râble, bicauze l'UMTS doit être partout-partout début 2002, histoire de flanquer une pile aux Américains qui les brisent à un paquet d'acteurs européens qui ne font décidément pas grand'chose de folichon du "machin" Internet made in USA. Il n'est pas si lointain, le temps où un directeur de division chez FT nous affirmait sans rire: "vous savez, Internet, en France, ça ne concernera finalement que quelques centaines de milliers de personnes". C'était en 1998. Faire simple, avant d'envisager le compliqué Envisageons donc l'Avenir. Les Mobiles de 4ème Génération. Un Avenir lu dans une boule de cristal sous EPO galopante. Promis, c'est ce qui va arriver. Un trait d'i-Mode, une soupçon de GSM, plongé dans un grand volume de réseaux de transmission de données. Plus deux-trois neurones activés au bon endroit. Un Avenir où quelques allumés de l'Internet 1ere génération rappelleront que le ouèbe a commencé avec des modems fixes à 9,6 kbit/s. Tiens, tiens, ça vous dit rien, 9,6 kbit/s ? Bon flan, mais fé bien fûr ! C'est le débit théorique actuel des réseaux WAP (un protocole, pas une "technologie", comme on le lit trop systématiquement). Back to zeu future, quoi (le BtoZF a un grand avenir, croyez-nous). Avec leurs modems à pédale, 49,9 cm3 sans permis, ces allumés ont créé Internet. Les as-t-on entendu dire une seule fois: pour qu'Internet fonctionne, il faut attendre l'ADSL ? Pourtant, c'est ce que nous serinent les opérateurs télécoms: attendez qu'on ait l'UMTS, ça va dépoter ! On va avoir tout plein de clients qui vont adopter tout d'un coup nos machins, ça va être la maxi-éclate ! Absurde. Faire du neuf avec du vieux Commençons par faire ce que l'on peut faire avec les débits que l'on a aujourd'hui. Et avec des terminaux qui ressemblent à quelque chose. Vouloir tout coller sur un seul terminal (téléphone et données), c'est le meilleur moyen de faire un bide. Les ceusses qui ont essayé un téléphone wap vous le diront. Donc il nous faut des terminaux dédiés, avec un écran décent, tactile de préférence, et une puce GSM. Un machin avec un processeur à basse consommation. Aujourd'hui, une carte flash standard a une capacité de stockage comparable à celle d'un disque dur d'il y a 10 ans. Et consomme nettement moins. Voilà pour le côté matériel. Nous sommes sûr qu'il y a de tels projets dans les cartons. Allez, les gars, on ne nous la fait pas ! Côté soft, pas bien compliqué non plus de ressortir des navigateurs texte, type Lynx ou Mosaïc. Un bête Windows 3.1 (ou Xserver) pour l'interface graphique. Des applis qui se démerdent avec les 512 ko de la mémoire vive. Et réutiliser les codes-sources de tout un tas d'applis développés aux temps glorieux des 8086, où les processeurs hurlaient leur rage à 15 MHz. Côté contenu, il n'y a pas à tergiverser: il faut en créer de toute pièce pour ce type de terminaux. Et pas essayer d'adapter ce qui existe déjà. Tant pis pour l'unité d'Internet: on ne parle plus tout à fait de la même chose. On est revenu, avec le sans fil, au milieu des années 80. Scrogneugneu ! Avec comme règle d'or d'adapter le contenu aux terminaux, et pas l'inverse. Ce sera sans doute pas très sexy, côté interface, et autant oublier tout de suite les bannières de pub en flash, les pop-up à la mord'moi'l et les bandes audio. Pour le modèle économique, à part de système de kiosque de reversement, pour l'instant, on sèche. La pub? Laissez-moi rire ! Au prix de la connexion, c'est le meilleur moyen de faire fuir tout le monde. Ca va faire hurler les Américains et quelques européens, de voir ressusciter le Minitel. Mais on fait du fric sur un kiosque. Du moins pour ceux qui ont vocation à se faire du blé. Rien ne vous empêche de développer du contenu spécifique pour terminaux mobiles. Ca va coûter cher ? Bah! Zavez bien les moyens de nous faire des campagnes de pub à la c... D'ailleurs, les kits de développement d'applis et les éditeurs html ou wml devraient être gratuits. Un bon moyen d'amorcer la pompe. Aah ! jouer à Space Invaders ou à Pacman en réseau ! Depuis le temps qu'on en rêvait. C'est là qu'on va regretter tous ces développeurs C, Basic ou Pascal que l'on a viré sous prétexte de Java ou de L4G. Mais... au fait... et l'UMTS dans tout ça ? Ben... on verra bien quand ça sera là. Pour l'instant, c'est de la pignolade d'hypophyse PowerPoint inside. On a encore au moins 3 ans avant de voir. Le GSM-Data existe, trouvons-lui une utilité. S'il n'en a pas, inutile d'engloutir des milliards dans l'UMTS, ça ne marchera pas plus. Et zou! La Kitetoaboul'decristal a causé. Vous savez ce qui vous reste à faire, tas de constructeurs, opérateurs, développeurs d'applications et de contenu. Au boulot ! Assez rigolé avec votre ouèbesanfilodébi. Le haut débit, c'est bon pour les ceusses qui ont les moyens de poser une bretelle directement sur une T3. Le reste...
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