[Kitetoa, les pizzaïolos du Ouèb

Bienvenue dans l'album de timbres de Nicolas Sarkozy

Voilà... C'est la fin. La campagne électorale s'achève et les Français vont voter dimanche. Ils éliront, si l'on en croit les sondages, Nicolas Sarkozy comme président pour cinq ans. C'est donc une période dure pour ce pays qui se profile. Pas seulement pour cinq ans. Car les effets des politiques que le représentant de l'UMP veut poursuivre et amplifier auront des effets à long terme. Pas de rupture à l'horizon, comme il l'annonce, mais un durcissement. Il y a quelques années, Kitetoa.com avait publié de nombreux articles pour dénoncer les effets pervers des politiques menées par George Bush. Nous avions également disserté sur la théorie du règne du faux. Nous allons probablement entrer, de ce côté-ci de l'Atlantique, dans le règne faux également.

La pire des politiques menées par l'agité d'outre-Atlantique aura été la guerre en Irak. Le fameux discours du Président américain sur le porte-avions USS Abraham Lincoln restera dans les annales: « my fellow Americans: Major combat operations in Iraq have ended. In the battle of Iraq, the United States and our allies have prevailed ». C'était le 1er mai 2003, il y a quatre ans. George Bush avait choisi une mise en scène particulièrement rocambolesque pour cette annonce dont on sait aujourd'hui ce qu'elle vaut: atterrissage sur le porte-avions dans un jet, banderole annonçant fièrement « Mission Accomplished ». Autant Kitetoa.com ne s'étonnait pas lors des deux élections de George Bush que l'Amérique profonde puisse se laisser aller à élire un tel président et les idées qui allaient avec (même s'il restait lors de la seconde une très grosse partie du peuple américain qui annonçait être désolée), autant, il nous paraît difficile à comprendre qu'une majorité de Français se prononce pour un homme politique qui défend des idées si proches du président américain. D'autant qu'ils ne pourront pas dire plus tard qu'ils ne savaient pas, qu'ils n'imaginaient pas les effets que peuvent produire de telles politiques. Elles ont été mises en application outre-Atlantique avec le même aplomb, les mêmes certitudes, le même désir d'expérimentation. Comme un enfant qui rêve d'essayer son jouet.

Ce n'est pas « diaboliser » Nicolas Sarkozy que le comparer à George bush. Nicolas Sarkozy se diabolise très bien tout seul. Si des Français le perçoivent comme dangereux, c'est parce qu'il affiche (et assume) des idées et promet des politiques qui font peur. Pas parce que quelques personnes décident dans leur coin que Nicolas Sarkozy est un homme dangereux. Ce ne sont pas forcément des gens d'un bord opposé qui le disent. Comme le relève fort justement Serge Portelli (*) dans son dernier livre « ruptures », ceux qui ont porté les critiques les plus vives contre les projets de Nicolas Sarkozy au cours des cinq années écoulées, sont les membres de sa majorité. Ses projets de loi ont été amendés, leur violence contenue, par l'UMP elle-même.

Au centre, à l'UDF, traditionnellement allié de l'UMP, on annonce désormais: « Nicolas Sarkozy, par sa proximité avec les milieux d'affaires et les puissances médiatiques, par son goût de l'intimidation et de la menace, va concentrer les pouvoirs comme jamais ils ne l'ont été. Par son tempérament, et les thèmes qu'il a choisis d'attiser, il risque d'aggraver les déchirures du tissu social, notamment en conduisant une politique d'avantage au plus riche ».

Pas de quoi rassurer. Et cela traduit une évidence: si même ses alliés le trouvent dangereux, c'est qu'il est très à droite de la droite républicaine traditionnelle comme une majorité de l'UMP ou de l'UDF. Sa mainmise sur l'électorat Le Pen démontre également ce positionnement. Mainmise qu'il assume pleinement, il l'a assez répété.

Très tardivement, Ségolène Royal rejoint avec des termes similaires François Bayrou.

Et pourquoi donc « tout sauf Sarkozy » ?

Nicolas Sarkozy maîtrise particulièrement bien cette forme de terrorisme intellectuel consistant à user de la violence verbale pour déclencher une réaction d'indignation forte et s'offusquer immédiatement après, d'être stigmatisé. « On m'attaque, on m'attaque! méchants! », semble dire en permanence le responsable de l'UMP. Alors qu'il a porté le premier coup. Un vrai troll.

Après avoir mis en place le décor et généré tout seul avec ses petites mains -ses petits mots- un mouvement de rejet facilement compréhensible (seuls quelques esprits particulièrement obtus et mono-neuronaux n'ont par exemple pas encore compris que la guerre en Irak était une erreur), Nicolas Sarkozy s'offusque (mais ce n'est qu'une réaction d'apparence) de la naissance d'un supposé mouvement « tout sauf Sarkozy ».

Au cours d'une conférence de presse de Serge Portelli à propos de son dernier livre (version PDF non aboutie), Kitetoa.com a demandé au magistrat quel était le dessein (**) global de Nicolas Sarkozy. S'il est aisé de voir qu'il pose ses petits dominos sur le sol depuis de longues années, avec par exemple une boulimie de lois toutes plus liberticides les unes que les autres, ou encore, une rhétorique très personnelle -particulièrement bien décortiquées et mise à mal dans les livres de Serge Portelli-, il n'est pas forcément évident d'entrevoir quel est le dessin final que formeront les dominos. A l'inverse de V, pour qui l'on voit bien à quoi il veut aboutir.

Tout le monde aura compris que l'un des buts ultimes de Nicolas Sarkozy est d'être élu président de la république. Et de jouir enfin sans limites du pouvoir que cela lui conférera. Il pourra alors enfin appliquer ses politiques. Mais au delà ? Ceci est un but, pas un dessein. Encore moins un dessin global. Après une discussion sur la psychologie du personnage, Serge Portelli a développé l'image intéressante suivante: Nicolas Sarkozy est un philatéliste passionné. Sa vision de la société est la suivante. Chaque individu est un timbre. Et chaque timbre doit être collé à la bonne place, qu'il détermine lui-même. Et le timbre individu ne doit plus en bouger.

Nous pensions être un peu crypto-agités politiquement. Tenants du ni droite, ni gauche, ni centre, ni rien du tout. Avec une fibre sociale très développée. Nous pensions être un peu radicalisés dans ce néant politique, nous pensions construire avec ce site, depuis 1997, notre propre dessin avec nos petits dominos faits de textes. Notre vision de Nicolas Sarkozy et des reniements de tous ses anciens ennemis au sein même de son propre camp (ils porteront le poids de leur responsabilité dans ce qui se prépare) nous semblait plutôt logique au regard de nos opinions de crypto-agités.

Les discours entendus au cours de la conférence de presse de Serge Portelli nous ont particulièrement inquiétés. En effet, si même des gens « raisonnables », tous ces experts, ces éminents juristes, médecins, chercheurs, qu'il avait invités pensent également que Nicolas Sarkozy est un danger pour la démocratie, qu'il conviendra d'« entrer en résistance » lundi s'il est élu, c'est que le danger est encore plus grand que ce que nous pensions...

L'avenir parlera.

Et puis, il ne faut pas désespérer des êtres humains, un sursaut d'intelligence est toujours possible. Et Ségolène Royal pourrait ainsi faire mentir les sondages. Mais contrairement aux apparences, la question ne serait pas réglée pour autant. Car il y aura bien d'autres élections auxquelles se présentera Nicolas Sarkozy avec ses petites envies philatéliques...




Je livre à votre réflexion et à celle de Nicolas Sarkozy ces quelques phrases issues du livre et du film V for Vendetta:

« Remember, remember, the fifth of November, gunpowder treason and plot. I know of no reason why the gunpowder treason should ever be forgot. »

« you cannot kiss an idea, cannot touch it, or hold it... ideas do not bleed, they do not feel pain, they do not love... ideas are bulletproof »

« Words will always retain their power, words offer the means to meaning and for those who will listen, the annunciation of truth. »

Cette dernière phrase étant tirée du très fin discours de V aux habitants de Londres (qui n'existe pas dans le livre):

« Good evening, London. Allow me first to apologize for this interruption. I do, like many of you, appreciate the comforts of every day routine- the security, the familiar, the tranquility, repetition. I enjoy them as much as any bloke. But in the spirit of commemoration, thereby those important events of the past usually associated with someone's death or the end of some awful bloody struggle, a celebration of a nice holiday, I thought we could mark this November the 5th, a day that is sadly no longer remembered, by taking some time out of our daily lives to sit down and have a little chat.

There are of course those who do not want us to speak. I suspect even now, orders are being shouted into telephones, and men with guns will soon be on their way. Why? Because while the truncheon may be used in lieu of conversation, words will always retain their power. Words offer the means to meaning, and for those who will listen, the annunciation of truth. And the truth is, there is something terribly wrong with this country, isn't there? Cruelty and injustice, intolerance, and oppression. And where once you had the freedom to object, think, and speak as you saw fit, you now have censors and systems of surveillence coercing your conformity and soliciting your submission. How did this happen? Who's to blame? Well certainly there are those more responsible than others, and they will be held accountable, but again truth be told, if you're looking for the guilty, you need only look into a mirror. I know why you did it. I know you were afraid. Who wouldn't be? War, terror, disease. There were a myriad of problems which conspired to corrupt your reason and rob you of your common sense. Fear got the best of you, and in your panic you turned to the now high chancellor, Adam Sutler. He promised you order, he promised you peace, and all he demanded in return was your silent, obedient consent. Last night I sought to end that silence.

Last night I destroyed the Old Bailey, to remind this country of what it has forgotten. More than four hundred years ago a great citizen wished to embed the fifth of November forever in our memory. His hope was to remind the world that fairness, justice, and freedom are more than words, they are perspectives. So if you've seen nothing, if the crimes of this government remain unknown to you then I would suggest you allow the fifth of November to pass unmarked. But if you see what I see, if you feel as I feel, and if you would seek as I seek, then I ask you to stand beside me one year from tonight, outside the gates of Parliament, and together we shall give them a fifth of November that shall never, ever be forgot. »




(*) Serge Portelli est vice-président au tribunal de Paris, président de la 12e Chambre correctionnelle. Il a été conseiller auprès du président de l'Assemblée nationale et doyen des juges d'instruction au tribunal de Créteil.

(**) dessein et dessin sont deux mots différents. Il ne s'agit pas dans ces lignes d'une faute d'orthographe. :)

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