Opération Google lave plus blanc en Chine |
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Tout le monde se souvient de la bourde de Ségolène Royale apparaissant habillée de blanc en Chine, couleur portée là-bas pour marquer le deuil. Google tente justement, ces jours-ci, de se parer de blanc sur le dos de la Chine. Le mastodonte de la recherche sur Internet a en effet annoncé vouloir se retirer de ce pays. La raison avancée officiellement est pour le moins louable. Mais la réalité est peut-être un peu différente. Affectant une profonde indignation, les patrons de Google ont expliqué qu’une attaque informatique avait visé des défenseurs des droits de l’homme en Chine disposant de comptes mail Gmail. Les autorités chinoises pourraient être à l’origine de ce piratage (rien n’est moins sûr). Ni une ni deux, Google se fend de multiples communiqués pour annoncer son éventuel départ. La presse salue le triomphe de la liberté d’expression. Google entreprise vertueuse… Un peu comme les supermarchés qui annoncent vouloir contribuer à la protection de la nature en arrêtant de distribuer des sacs plastiques. Le « développement durable » en question a surtout l’intérêt de générer de grosses économies... Tout le monde semble oublier que la firme américaine a été, par le passé, l’objet de critiques violentes de la part d’Amnesty ou de Human rights Watch pour sa « coopération » avec le régime Chinois. Notamment en censurant les contenus renvoyés après une recherche sur des mots clefs comme, au hasard, Tibet ou droits de l’homme. Des actionnaires facétieux avaient même tenté à plusieurs reprises de faire voter en assemblée générale des règles éthiques pour éviter que des informations personnelles puissent être communiquées aux autorités des pays ne respectant pas les droits de l’homme ou la liberté d’expression. Peine perdue, les patrons de Google avaient appelé les autres actionnaires à repousser ces propositions. Ecran de fumée ?
Cette histoire des comptes Gmail de défenseurs des droits de l’homme et l’annonce d’un possible retrait du marché chinois constituent un bel écran de fumée. Car ce piratage a aussi –et surtout- concerné des entreprises américaines. Des chevaux de Troie étaient installés sur les ordinateurs d’utilisateurs de Gmail via une faille d’Internet Explorer et renvoyaient des informations sensibles vers les pirates. Des secrets de fabrication auraient ainsi pu s’évanouir dans la nature. Sans être perdus pour tout le monde. Or Google n’a aucun intérêt à ce que la presse et les analystes financiers se focalisent sur cette partie de l’histoire. Cela mettrait en lumière le manque de sécurité intrinsèque de sa plateforme de mail. Les inventeurs du Net avaient décidé d’attribuer à chaque fonctionnalité du réseau un protocole de communication spécifique. Le mail circulait via POP et SMTP, le Web, via HTTP. Il y avait une raison pour cela. Le fait de faire transiter du mail via http et d’en afficher le contenu en HTML est une hérésie. Mais cela braquerait aussi les projecteurs sur le fait que des entreprises délèguent à une tierce partie la gestion de leur messagerie électronique, prenant ainsi des risques non négligeables pour leur activité. Ou qu’elles autorisent (volontairement ou pas) leurs salariés à accéder à leurs mails personnels en Webmail sur leurs ordinateurs du bureau. Pas terrible comme idée alors qu’une partie de la stratégie commerciale de google repose sur le fait de « vendre » (souvent gratuitement) aux particuliers et aux entreprises des services, comme la messagerie ou une suite bureautique. Pour finir, les esprits chagrins feront remarquer que le site chinois de recherche de Google atteint une part de marché de 14% contre 62% pour Baidu, son concurrent chinois. Un peu comme Microsoft avec son « Bing.com » qui représente aux Etats-Unis un peu plus de 10% contre pas loin de 80% pour Google. Le marché Chinois n’est peut-être pas une grande perte financière pour Google ? En tout cas, c’est très bon pour l’image...
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