[Kitetoa, les pizzaïolos du Ouèb

Wikileaks : tout ça pour ça ?

Des centaines de milliers de documents de l’armée américaine relatant la guerre en Irak sont désormais publics. Tout le monde se félicite de disposer désormais de preuves de torture, de la mort de civils innocents, de dérives de la part des trouffions de l’Oncle Sam. Pourtant, rien d’inconnu dans tout cela. Tout est public depuis des années et personne n’en tire la moindre conclusion.

Pour les plus fainéants, il suffisait de regarder la série « Generation Kill » basée sur les articles et le livre d’Evan Wright, journaliste à Rolling Stone. « Embarqué » par l’armée américaine, il relate l’entrée en territoire Irakien et la route vers Bagdad d’une unité de reconnaissance des Marines.

Tout y est déjà explicite : l’ennui des militaires, les ordres stupides de la hiérarchie, les pétages de plomb de certains militaires qui accumulent bavures et racisme. Mais aussi les tortures, les meurtres « par erreur » aux checkpoints. On en passe. Pour les moins fainéants, il y a les articles de Salon sur Abou Ghraib. La torture photographiée par des dégénérés à qui leur hiérarchie a laissé les mains libres quand elle ne les a pas encouragés.

La guerre d’Irak est basée sur un mensonge originel et n’avait pas lieu d’être. Elle a bouleversé les relations internationales à un point jamais atteint. Elle a mené les états démocratiques sur une pente savonneuse (prisons sécrètes, vols secrets de la CIA, etc.).

Elle ne pouvait que dégénérer. A-t-on déjà vu un état occupé par une armée étrangère développer le concept de démocratie ?

La guerre en Afghanistan pour avoir trop duré est devenue un copié/collé de sa petite sœur. Les drones américains assassinent des civils sans distinction et les frappes chirurgicales sont surtout des frappes. Qui font de vrais morts. Par centaines.

Et de tout cela, des milliers de témoignages, qu’a-t-on fait ?

De l’élection d’un président du bord opposé aux Etats-Unis, qu’est-il ressorti ?

Pensez-vous que les responsables de ces atrocités ont été poursuivis ? Que la justice est passée ? Que l’on a offert à toutes les victimes les outils pour se reconstruire autant que faire se peut ?

Pas le moins du monde.

Pourquoi faut-il la publication de ces documents pour que la presse publie des pages et des pages sur ce scandale du siècle ?

Scandale du siècle ?

Le terme n’est pas trop fort. On peut s’offusquer des dérives d’un régime totalitaire. On ne peut qu’être profondément révulsé lorsque ces dérives sont le fait d’un régime démocratique. La négation de la condition d’être humain par d’autres êtres humains est déjà abominable lorsqu’elle est réalisée par des malades dans un pays totalitaire, elle est encore plus insupportable lorsqu’elle est pratiquée par des gens supposément sains d’esprit, cultivés, démocrates.

Quant aux autres pays, qui ne sont pas directement impliqués, ils sont coupables d’un silence assourdissant.

Kitetoa.com vous livre à nouveau les réflexions de Donald Rumsfeld au lendemain des attentats du 11 septembre.

Il s'agit d'une note émise par le ministre de la défense américain et titrée « Thoughts on Terrorism ». Il ne nous est pas possible de déterminer si elle publique ou destinée uniquement aux membres du Ministère de la Défense.

« Le monde doit avoir des attentes réalistes. Cette campagne sera un marathon, pas un sprint. Il ne sera pas possible de régler le sort des réseaux terroristes comme Al-Qaida avec des missiles de croisière ou des bombardiers. Nous reconnaissons que cela prendra du temps, qu'il faudra une pression sur les pays qui leur donnent asile pour obtenir des succès. Nos sommes patients et déterminés. La légitimité de nos actions ne dépend pas du nombre de pays qui nous soutiennent. Ce serait plutôt l'inverse qui est vrai : la légitimité des opinions des autres pays doit être jugée sur la base de leur attitude vis-à-vis de cette attaque barbare envers une façon de vivre libre. Les coalitions qui seront crées ne seront pas figées ; au contraire, elles changeront et évolueront. La plupart des pays se sentent concernées par le terrorisme [...]. Il ne sera donc pas surprenant de voir certains pays soutenir certaines actions engagées par les USA tandis que d'autres ne nous soutiendront pas. Le groupe dans lequel viendront se ranger les pays dépendra de la nature et de la localisation de nos actions. Nous reconnaissons que certains pays devront garder secret ou minimiser leur coopération avec nous. Cela doit être compris et accepté. [...] Nous sommes en guerre contre les terroristes et les régimes qui les soutiennent. Ceci n'est pas une guerre contre les peuples de quelque pays que ce soit. [...] Ceci n'est pas une guerre contre l'Islam ou n'importe quelle autre religion. Les terroristes d'Al-Qaida sont des extrémistes dont les buts sont à l'opposé de ceux des musulmans. [...] Il y aura des effets secondaires. Nous savons qu'au fur et à mesure que nous lutterons contre le terrorisme, nos actions auront un certain nombre d'effets dans certains pays. Nous devons accepter cela en raison de l'importance de notre cause. Il en résultera des modifications des relations et des alliances dans les années à venir ».

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