Sarkospam: réunion entre amis pour régler le problème ? |
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A quoi sert la CNIL? A éviter que n'importe qui fasse n'importe quoi avec les données personnelles des gens. En théorie. Car à en croire le président de l'institution, celle-ci manque cruellement de moyens. Au point qu'Alex Türk estimait déjà en 2004: « Nous avons de nouveaux pouvoirs dans les textes. Mais d'un point de vue budgétaire, je suis très inquiet pour l'avenir. Par le passé la Cnil a été puissante, mais, au fil des années, il y a eu comme un endormissement et l'on n'a pas réclamé de nouveaux personnels, comme cela aurait dû être fait. Or sans moyens supplémentaires, ces pouvoirs resteront lettre morte ». Pas très rassurant. Lorsque des centaines d'internautes s'adressent à la CNIL parce que leur email a été collecté et utilisé contre leur volonté par l'UMP pour un démarchage politique, on se dit logiquement que cela ne servira pas à grand chose. Grossière erreur. La président de la CNIL a annoncé que cette dernière allait se pencher sur le problème. Et très sérieusement. D'après vous que va faire Alex Türk, ancien membre (et élu) du RPR pour régler une histoire d'utilisation de données personnelles d'internautes contre leur volonté par l'UMP? C'est simple. Une table ronde. Les seuls qui risquent de morfler sont les entreprises prestataires qui ont fourni les fichiers à l'UMP et sa cohorte de cyber-warriors sous-traitants. En clair, si vous voulez lancer un spam à grande échelle, payez une boite pour le faire. Au pire, vous risquez de devoir passer deux heures autour d'une table à écouter les remontrances (au pire) ou les conseils (au mieux) de la CNIL. Il est également préférable d'être un parti politique qu'une entreprise. Mais ce détail est finalement relativement accessoire. Revenons au Sarkospam. On peut à la rigueur comprendre que la CNIL ne soit pas intriguée du fait que l'UMP et ses cyber-warriors à droite de la droite se contredisent dans leurs explications sur leurs campagnes politiques. Que des dizaines d'articles relatant le caractère spamesque du Sarkospam, que des dizaines d'autres évoquent la très haute moralité des campagne d'adwords googelesques de l'UMP, tout ça n'intéresse visiblement pas tellement la CNIL. Pas assez pour faire mieux qu'une table ronde. Et ça c'est un peu plus difficile à comprendre. La seule réponse de l'institution est de contrôler l'une des entreprises qui a fourni la liste des emails et de s'interroger sur le fait que la liste rouge mise en place par l'UMP est « susceptible d'être perçue comme constituant un fichier d'opposants à l'UMP et n'apparaît pas, en première analyse, comme une bonne solution ». Tu m'en diras tant. Vu le ton de la responsable de la communication de l'UMP que j'avais eue au téléphone à propos du Sarkospam et celui d'Arnaud Dassier, je suis persuadé qu'ils tremblent à l'idée de se taper une petite table ronde (avec petits fours sinon rien) à la CNIL... En termes de spam, mieux vaut être commanditaire que prestataire. On le saura.
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